Le Sénat américain a adopté jeudi une loi de financement de l'agriculture de 500 milliards de dollars sur cinq ans qui taille de façon drastique les subventions et apparaît comme la plus importante réforme depuis des décennies, mais la Chambre doit encore l'approuver.

Ce projet de loi, qui établit les financements des programmes agricoles et d'aides alimentaires pour les cinq prochaines années, pourrait permettre au contribuable américain d'épargner 23 milliards de dollars par rapport aux dépenses actuelles.

Le texte taille en effet sans scrupules dans les subventions, met un terme à des versements aux agriculteurs, peu importent leurs cultures, et révise le programme des bons alimentaires.

De façon surprenante en pleine année électorale, le projet de loi a réussi à rassembler démocrates et républicains et à être adopté par 64 voix contre 35 après un marathon de deux jours de débats sur les centaines d'amendements proposés.

«C'est un grand jour dans l'histoire récente du Sénat», a lancé le chef de la minorité républicaine à la Chambre haute, Mitch McConnell.

Le présidente de la commission de l'Agriculture du Sénat, la démocrate Debbie Stabenow, a estimé que le texte était «la plus importante réforme de l'agriculture depuis des décennies». «Il coupe dans les dépenses, met fin aux subventions, améliore la responsabilité et renforce les programmes d'alimentation saine».

Les subventions - qui depuis des années font l'objet d'un intense débat aux États-Unis et au sein des instances internationales qui considèrent ces aides comme des entraves à un commerce juste - seront remplacées par un programme d'assurance sur les cultures qui servira de principal filet de protection pour les agriculteurs.

L'influent sénateur républicain Pat Roberts a salué l'esprit de compromis ayant permis l'adoption de la loi, soulignant que «le travail n'est pas fini»: «La Chambre (des représentants) doit agir et nous devons avoir quelque chose en place avant l'expiration des programmes actuels le 30 septembre».

Les dépenses pour les bons alimentaires ont grimpé en flèche ces cinq dernières années et 46 millions d'Américains vivent aujourd'hui grâce à ces coupons qui peuvent être échangés en supermarchés contre de la nourriture.