L'un des cinq suspects du 11-Septembre, qui seront mis en accusation le 5 mai, a demandé jeudi à la justice militaire américaine de remettre en cause la règle du secret s'appliquant aux déclarations des détenus de Guantanamo, a-t-on appris auprès de son avocat.

Dans sa requête déposée jeudi, mais que la justice militaire examine avant de rendre publique, l'avocat James Connell demande de mettre fin à «la présomption de classification» qui s'applique à tout ce que les détenus de Guantanamo peuvent déclarer.

À la question de savoir si son client Ali Abdul Aziz Ali plaidera coupable ou non coupable le 5 mai à Guantanamo, lors de la lecture de l'acte d'accusation, James Connell a déclaré qu'il ne pouvait pas répondre, car tout ce que son client dira est «présumé classifié».

«Certaines choses que les prisonniers disent sont classées «secret-défense», d'autres parties ne le sont pas, mais on nous demande d'agir comme si elles l'étaient», a-t-il dit à l'AFP.

Sa requête, la première en date dans le cadre de cette affaire, tente «d'ouvrir la situation afin que les choses qui n'ont rien à voir avec la sécurité nationale puissent être discutées», a ajouté l'avocat.

«La présomption de classification va à l'encontre de la nécessité de transparence dans notre démocratie et des règles de protection de la sécurité nationale. Elle ne sert qu'à cacher la vérité sur la torture que ces hommes ont subie», a-t-il écrit dans un communiqué.

«Selon la loi fédérale, seules les informations relatives aux armes nucléaires sont présumées classifiées, toutes les autres doivent être revues par un responsable du gouvernement (...) avant d'être classées «secret-défense», a-t-il ajouté.

Cette initiative, qui doit être discutée le 5 mai à l'audience, «fait partie d'une pression globale pour ouvrir quelque peu les commissions militaires afin que les gens sachent ce qui s'y passe», a déclaré l'avocat à l'AFP.

Elle intervient après les déclarations à Guantanamo d'un avocat ayant plaidé au nom de la liberté de la presse pour que le témoignage d'un accusé soit public.

Le Pakistanais Ali Abdul Aziz Ali sera mis en accusation le 5 mai pour les attentats du 11 septembre 2001 au côté de quatre autres co-inculpés.