Le candidat à la l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine Mitt Romney a reproché à Barack Obama, dans un éditorial, de «s'incliner devant le Kremlin» après un échange controversé avec le président Dmitri Medvedev.

L'éditorial, intitulé S'incliner devant le Kremlin: pourquoi la diplomatie Obama du «micro ouvert» met en danger l'Amérique, daté de mardi et publié dans le magazine Foreign Policy, fait suite à une polémique sur un échange lundi entre les deux présidents entendu grâce à un micro resté branché.

Dans cette conversation, Barack Obama demande à Dmitri Medvedev une marge de manoeuvre, en particulier sur la question du bouclier antimissile en Europe. «C'est ma dernière élection. Après mon élection, je disposerai de plus de flexibilité», dit le président américain.

Mitt Romney et d'autres responsables républicains se sont immédiatement emparés de ces propos.

«Mais de la flexibilité pour faire quoi?», écrit M. Romney dans son éditorial. «Le président a évoqué la défense antimissile auprès de M. Medvedev comme étant un sujet sur lequel le Kremlin pouvait s'attendre à plus de flexibilité. C'est alarmant», a-t-il poursuivi.

«La conversation du président Obama avec Dmitri Medvedev soulève des questions pas seulement sur sa politique vis-à-vis de la Russie, mais sur l'ensemble de sa politique étrangère», a ajouté M. Romney, en se demandant si Barack Obama userait de la même «flexibilité» à l'égard de l'Iran, de Cuba, du Venezuela.

Lundi, sur la chaîne CNN, M. Romney avait déjà qualifié la Russie «d'ennemi géopolitique numéro un» des États-Unis qui «joue le jeu des pires acteurs» politiques sur la scène internationale.

M. Medvedev lui a répondu en lui conseillant «d'utiliser sa tête» lorsqu'il parle de la Russie.

Dans son éditorial, M. Romney estime que «ce n'est pas un hasard si M. Medvedev passe maintenant son temps à m'attaquer. Les Russes préfèrent clairement avoir affaire à l'actuel occupant de la Maison-Blanche».

D'autres républicains sont montés au créneau mercredi.

Dans une lettre à M. Obama, le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, qui avait jusqu'à présent refusé de se joindre au concert de protestations, s'est dit lui aussi «alarmé» par les propos du président. «Il serait convenable que vous précisiez publiquement et clairement qu'aucune concession unilatérale ne sera faite aux Russes, avant ou après les élections», a-t-il écrit.

Côté Sénat, plus de 40 élus républicains ont signé une lettre au président Obama pour lui demander des explications.