Barack Obama a brusquement augmenté sa puissance de feu dans la campagne pour la présidentielle du 6 novembre, face à des adversaires républicains qui n'en finissent plus de se disputer l'investiture de leur parti.

Le président américain était vendredi matin dans son fief de Chicago (Illinois, nord) et devait ensuite se rendre en Géorgie. Au programme: réunions électorales et surtout levées de fonds.

À sa première étape dans un hôtel de Chicago, il est s'est adressé à plus de 600 personnes qui ont payé un billet d'entrée d'un minimum de 2500 dollars. Prenant la parole, le président a affirmé que son élection en 2008 n'était «que le début de ce pourquoi nous nous battons».

Puis M. Obama s'est rendu à une table ronde, où le prix d'entrée pour 60 personnes était d'au moins 10.000 dollars. En une matinée, le président a donc engrangé au moins 2,1 millions de dollars pour sa campagne. Au total, le président a déjà récolté plus de 140 millions de dollars.

Le vice-président Joe Biden est lui aussi reparti en campagne jeudi, en louant la «volonté de fer» de M. Obama au service de la classe moyenne lors d'un discours dans l'Ohio (nord), l'un des États-clé de la présidentielle. «Si vous donnez la Maison-Blanche à ces gars (les républicains, ndlr), ils vont encore ruiner la classe moyenne», a-t-il lancé.

Dans un film de 17 minutes présenté jeudi, l'équipe Obama vante les mérites du président pour avoir pris des décisions «difficiles» qui ont sorti le pays de la crise. Ce documentaire, intitulé «Le Chemin que nous avons parcouru» («The Road We've Traveled»), avec l'acteur Tom Hanks comme narrateur, contient notamment le témoignage élogieux de l'ancien président Bill Clinton.

Jeudi, M. Obama a aussi musclé son discours en comparant ses adversaires à des «râleurs» passéistes qui, «s'ils avaient vécu au temps de Christophe Colomb, n'auraient pas cru que la Terre était ronde».

De leur côté, les candidats conservateurs, très divisés, pourraient mettre des mois avant de se choisir un champion pour affronter le président, au risque de s'aliéner une partie de leur électorat.

Le modéré Mitt Romney fait toujours la course en tête des primaires, mais il doit composer avec le chrétien conservateur Rick Santorum dont les succès récents l'ont empêché d'empocher rapidement l'investiture.

Dans l'Illinois, selon les derniers sondages, M. Santorum talonne Mitt Romney. M. Santorum, un fervent catholique, farouchement opposé à l'avortement et au mariage homosexuel, est le candidat le plus conservateur des quatre républicains encore en lice. Mais ses positions effraient nombre d'électeurs centristes et des figures républicaines de l'establishment.

Une victoire de M. Santorum dans l'État industriel de l'Illinois lui donnerait davantage d'élan en vue de la primaire de Louisiane (sud) le 24 mars et des consultations dans le Maryland ainsi qu'à Washington, la capitale fédérale, le 3 avril.

M. Santorum livre une campagne acharnée dans l'Illinois, appuyée par des spots télévisés anti-Romney qui martèlent que l'ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est) va augmenter les impôts et qu'il a des vues étatistes. «Il est temps que les conservateurs prennent position», a écrit M. Santorum dans un message à ses partisans jeudi.

M. Romney, dont la campagne est la mieux pourvue financièrement, a riposté massivement avec d'autres spots télévisés.

«Je suis bien installé en tête et c'est parce que j'ai obtenu un million de voix de plus que Rick Santorum», a dit M. Romney sur la chaîne Fox News.

Pour obtenir l'investiture lors de la convention républicaine prévue fin août à Tampa, un candidat doit rassembler 1144 délégués.

M. Romney en a engrangé 496, Rick Santorum 236, Newt Gingrich 141 et Ron Paul 66, selon le site spécialisé RealClearPolitics.