À un an de la fin de son mandat, le président Barack Obama affiche sa confiance sur ses chances d'en décrocher un second et s'apprête à durcir son offensive contre les républicains, face au Congrès puis lors d'une ambitieuse tournée à travers les États-Unis.

«Je suis absolument certain que nous allons gagner» l'élection présidentielle du 6 novembre, a affirmé jeudi à ses partisans M. Obama, qui a passé la soirée à rassembler des fonds à New York avant de repartir vers Washington avec 3 millions de dollars supplémentaires dans son trésor de campagne.

Lors de la dernière réunion, sur la scène de la salle Apollo de Harlem, M. Obama s'est payé le luxe d'étaler ses talents de crooner en entonnant les premières strophes du succès d'Al Green Let's stay together (Restons ensemble).

Cette démonstration de décontraction intervenait au moment où les quatre derniers prétendants à l'investiture républicaine participaient à un débat tendu en Caroline du Sud, où est organisée samedi la troisième consultation des primaires du parti conservateur.

Les candidats en tête des sondages, Mitt Romney et Newt Gingrich, ont chacun dû s'expliquer sur leurs éventuelles faiblesses face à M. Obama, notamment la situation fiscale de M. Romney, qui a fait fortune dans le capital-risque, et les infidélités maritales passées de M. Gingrich.

Jeudi, M. Obama, à la recherche du soutien des électeurs centristes, a aiguisé ses critiques contre ses adversaires en pointant leur glissement à droite par rapport à 2008.

Son concurrent de l'époque, John McCain, «était d'accord pour interdire la torture, fermer Guantanamo, croyait à la réalité du changement climatique et avait oeuvré à une réforme de l'immigration», a rappelé M. Obama. «Si vous avez écouté ce qui se dit lors des débats républicains, ils ont changé de position. Moi pas».

Vendredi marquait le troisième anniversaire de la prestation de serment de M. Obama comme 44e président des États-Unis. Le 20 janvier 2013, il espère devenir le deuxième président démocrate, après Bill Clinton, à enchaîner deux mandats pleins depuis la Seconde Guerre mondiale.

La dernière compilation de sondages RealClearPolitics montre un avantage de presque deux points de M. Obama sur M. Romney (46,9% contre 45%). Face à M. Gingrich, l'écart monte à 11 points en faveur du président sortant.

De récents indicateurs encourageants pourraient aussi jouer en faveur de M. Obama, attaqué par les républicains sur son bilan économique.

Le président est attendu mardi devant le Congrès, en partie aux mains de ses adversaires, pour le traditionnel discours sur l'état de l'Union, une tribune télévisée d'au moins une heure qui devrait le voir poursuivre son offensive.

Ces dernières semaines, M. Obama a montré sa volonté d'en découdre avec les républicains du Congrès. Il les a accusés de refuser tout compromis et les a fait céder sur la prolongation d'allègements fiscaux et d'allocations-chômage.

Il leur a ensuite infligé un camouflet en imposant quatre nominations par décret, et en préférant «tuer» un projet d'oléoduc controversé avec le Canada au lieu de céder à un ultimatum.

Dès mercredi, M. Obama va traverser les États-Unis de long en large, visitant en trois jours cinq États qui devraient s'avérer cruciaux pour une réélection. Il avait prévalu en 2008 dans quatre d'entre eux, l'Iowa, le Michigan, le Nevada et le Colorado.

Signe à la fois de confiance et de défi, la présidence a prévu un arrêt en Arizona, le fief de M. McCain que M. Obama avait perdu de presque neuf points il y a quatre ans.

Son directeur de campagne, Jim Messina, a récemment estimé que cet État où vit une forte minorité hispanique était à la portée des démocrates en raison d'une loi sur l'immigration assimilée par ses opposants à la légalisation d'un délit de faciès.