Des centaines de militants anticapitalistes ont manifesté mardi devant le Congrès à Washington pour dénoncer la «corruption» politique, au jour de la reprise des travaux parlementaires.

Les manifestants venus de tous les États-Unis, qui entendaient mener une «journée d'action contre une institution politique corrompue», ont occupé toute la journée la grande pelouse détrempée par la pluie devant le Capitole, où siègent les deux chambres du Congrès, gardé par des dizaines de policiers.

Plusieurs centaines d'entre eux sont entrés dans l'après-midi, sans incidents, dans des bâtiments adjacents abritant des bureaux de parlementaires, chantant à l'extérieur ou à l'intérieur leur slogan «Nous sommes les 99%» et tentant en vain la plupart du temps de rencontrer des élus.

Brandissant des pancartes comme «Sortez de votre tour d'ivoire et écoutez le peuple», de petits groupes ont également défilé sur le «Mall», la grande artère de la capitale américaine dominée par le bâtiment du Congrès.

En fin d'après-midi, quatre personnes avaient été interpellées et inculpées, trois pour avoir franchi les cordons de police du Congrès, la quatrième pour violence contre un policier, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la police du Capitole.

Le «système est illégitime. Près de la moitié de la population américaine ne participe pas aux élections», indiquait le mouvement Occupy Congress dans son appel à la manifestation, un des rares mouvements nationaux de masse organisé par le mouvement Occupy, qui fêtait mardi ses quatre mois d'existence depuis les premières tentes plantées à New York.

Le mouvement Occupy, dont le dernier bastion résiste à Washington avec deux campements, organise régulièrement des rassemblements à l'échelle locale, ainsi que des interventions ponctuelles à l'occasion de la campagne pour la prochaine élection présidentielle américaine.

Devant le Congrès, Kimberly Haas, chimiste au chômage de Hillsborough, au New Jersey, a dénoncé les élus «qui font des lois pour eux et nous oublient», accusant les démocrates pour qui elle a voté il y a quatre ans «de s'être vendus au plus offrant».

Jalen Matney, d'Orlando, a ajouté que «Barack Obama avait été une déception énorme. Il s'est fait élire sur un programme excellent mais s'est révélé être une marionnette aux mains du capital».

Les manifestants réclamaient également pêle-mêle la fermeture de la prison de Guantanamo, la taxation pour les plus riches ou l'égalité des femmes.