Par dizaines, les militants d'Occupy Wall Street arrêtés à New York ces dernières semaines se sont présentés devant la justice jeudi et ont rejeté l'offre du parquet de voir les charges abandonnées en échange de la promesse de se tenir tranquilles pendant six mois.

Les 78 militants qui ont répondu à la convocation de la justice jeudi font partie des centaines de contestataires arrêtés ces six dernières semaines au cours des différentes actions du mouvement à New York.

À chacun, le parquet a proposé un marché: les accusations à leur encontre sont abandonnées s'ils acceptent de ne pas avoir maille à partir avec la justice dans les six mois qui viennent. Mais, à quelques exceptions près, ils ont tous clamé leur innocence et demandé à être jugés ultérieurement dans l'espoir de voir leurs noms blanchis.

«Il y a un consensus» au sein des militants pour rejeter l'offre du parquet, a estimé Joshua Lewis, 23 ans.

«Je suis totalement innocent», a lancé le jeune homme, interpellé le 23 septembre lors d'une manifestation près d'Union Square, au coeur de Manhattan.

Sentiment dont David Rankin, un avocat qui défend une douzaine de manifestants s'est fait l'écho: «beaucoup de gens pensent qu'ils n'ont rien fait de mal et qu'ils ont droit à un procès».

Mais ce refus en bloc pourrait mettre le système judiciaire de New York devant un défi logistique. Si les militants demandent à être jugés un par un, ils devraient avoir droit chacun à un procès d'environ une journée, ce qui engorgerait encore un peu plus les tribunaux de la ville.

La plupart des manifestants sont accusés de troubles à l'ordre public et rébellion. Leurs avocats estiment que, s'ils sont reconnus coupables, ils risquent au pire 15 jours de prison et au mieux des travaux d'intérêt général ou une amende.

Plusieurs centaines de manifestants d'Occupy Wall Street ont été arrêtés depuis le début du mouvement le 17 septembre, notamment lors d'une manifestation sur le pont de Brooklyn le 1er octobre.