Le président des États-Unis Barack Obama a réclamé lundi au chef de l'armée égyptienne la levée de l'état d'urgence et la fin des procès militaires pour les civils, lors d'une conversation téléphonique, a annoncé la Maison Blanche.

M. Obama a appelé le maréchal Hussein Tantaoui pour «souligner que les États-Unis soutiennent une Égypte forte, pacifique, prospère et démocratique qui répond aux aspirations de son peuple, et que ce sera(it) aux Égyptiens de décider du résultat des élections» parlementaires prévues à partir du 28 novembre.

De même source, le président américain a «salué l'accord de l'Égypte à la présence d'observateurs internationaux lors de l'élection, et exhorté (son interlocuteur) à ce que l'Égypte lève l'état d'urgence et mette fin aux procès militaires pour les civils».

Selon la Maison Blanche, M. Obama a appelé le maréchal Tantaoui «pour réaffirmer le partenariat proche entre les États-Unis et l'Égypte et pour soutenir pleinement la transition démocratique de l'Égypte».

Les deux dirigeants sont d'accord sur le fait que «les élections à venir doivent être libres et justes, et organisées selon les critères démocratiques», selon la même source.

Sur le volet économique, M. Obama a dit soutenir le vote par le Congrès de l'ensemble des aides à l'Égypte prévues par le budget présenté par son administration, «sans conditions». Les deux responsables ont aussi dit vouloir continuer à coopérer «en matière d'antiterrorisme et de sécurité régionale».

Les Égyptiens doivent se rendre aux urnes à partir du 28 novembre pour élire leurs députés, et à partir du 29 janvier pour choisir leurs sénateurs, un processus qui s'étalera au total sur près de quatre mois.

Le futur Parlement égyptien sera chargé de rédiger une nouvelle Constitution, avant la tenue d'une élection présidentielle dont la date n'a pas encore été fixée.

L'armée, qui a pris le pouvoir après la démission du président Hosni Moubarak, sous la pression de la rue, a promis de remettre le pouvoir aux civils après l'élection d'un président.

Le maréchal Tantaoui, devenu de facto le principal dirigeant égyptien, avait affirmé début octobre que l'état d'urgence, qui permet notamment de détenir des suspects sans charges, ne serait levé que quand l'Égypte serait stable.

La loi sur l'état d'urgence, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d'exception, a été en vigueur sans discontinuer tout au long des trente années de règne de M. Moubarak.

La levée de cette législation qui symbolise la répression et l'arbitraire de l'ancien régime est réclamée par les mouvements qui ont initié la révolte du début de l'année.

Après avoir promis qu'elle serait abandonnée avant les élections législatives prévues à partir de la fin novembre, l'armée a laissé entendre récemment qu'elle pourrait rester en place jusqu'à son échéance officielle, en juin 2012.