Washington reste «déterminé à fermer» la prison de Guantanamo où il n'est plus question d'incarcérer de nouveaux détenus, a déclaré mardi un haut responsable du Pentagone.

«Le président (Barack Obama) a promis qu'il fermerait Guantanamo et nous restons déterminés à réaliser cet objectif», a déclaré Jeh Johnson, responsable juridique du Pentagone, lors d'une conférence devant un centre de réflexion à Washington.

«Et donc nous n'avons pas l'intention de faire grossir la population de Guantanamo», a-t-il ajouté, reconnaissant, sans autre détail, que les autorités avaient cherché d'autres emplacements possibles.

Ouvert en janvier 2002, pour enfermer les suspects de terrorisme, le camp de Guantanamo est devenu le symbole des excès de la «guerre contre le terrorisme» du prédécesseur de Barack Obama, George W. Bush.

Jeh Johnson a précisé que 778 hommes au maximum y ont été incarcérés et qu'il en restait aujourd'hui 171.

Le Congrès américain empêche de facto la fermeture de la prison en refusant de débloquer de l'argent pour transférer les détenus de la prison militaire située sur l'île de Cuba vers le territoire américain ou des pays tiers.

Le responsable du Pentagone a appelé le Congrès à «bâtir un arsenal juridique viable» pour répondre aux «menaces et aux actes de terrorisme».

«L'armée ne peut pas être toujours la première et la seule réponse», a-t-il dit. «Il y a danger à surmilitariser notre approche d'Al-Qaïda et ses membres. Il y a des risques à laisser l'armée américaine étendre son domaine de compétences à des secteurs traditionnellement réservés dans ce pays aux autorités civiles», a-t-il ajouté.

Pour l'heure, un amendement à une loi de finance pour le Pentagone impose que les personnes soupçonnées de terrorisme arrêtées aux Etats-Unis soient jugés dans des tribunaux militaires d'exception et non de droit commun.