Le shérif du comté de Los Angeles, qui supervise le plus important réseau pénitentiaire des États-Unis, ferme les yeux sur les sévices dont sont victimes certains détenus et doit démissionner, a affirmé mercredi l'Association américaine des libertés civiles (ACLU).

Le shérif Lee Baca a réfuté les accusations portées par l'ACLU et indiqué n'avoir aucune intention de quitter le poste qu'il occupe depuis quatre mandats. Ses députés et lui ont la responsabilité de quelque 15 000 prisonniers.

L'enquête de l'ACLU a été réalisée par un ancien agent du FBI. Le document de 22 pages rendu public mercredi contient 70 témoignages sous serment, dont celui d'un homme qui affirme avoir été violemment battu par des gardiens qui l'accusaient d'avoir volé du courrier. L'homme ajoute que les gardiens l'ont ensuite livré à deux autres détenus qui l'ont violé pendant qu'un troisième lui enfonçait la tête dans la cuvette des toilettes pour étouffer ses cris.

L'enquêteur Tom Parker prétend que le système pénitentiaire et le bureau du shérif de Los Angeles sont caractérisés «par la corruption, l'intimidation, une violence hors de contrôle et une gestion négligente, voire inexistante».

Un autre témoin, l'aumônier Paulino Juarez, affirme avoir vu trois gardes battre un détenu menotté qui les suppliait d'arrêter.

Le shérif Baca, un homme de 69 ans, a été réélu sans opposition l'an dernier. Il prêche publiquement en faveur d'un traitement plus humain et de l'éducation des détenus. Il affirme aussi que les gardiens qui ont recours à une force excessive sont fréquemment renvoyés.