Le président républicain de la Chambre des représentants américaine, John Boehner, a répondu jeudi au plan emploi de Barack Obama en éreintant les propositions du président qui, selon lui, ne relanceront pas l'emploi dans le secteur privé.

«Les propositions du président sont un faible substitut aux politiques de croissance qui sont nécessaires pour éliminer les obstacles à la création d'emploi aux États-Unis (...) aux politiques nécessaires pour remettre le pays au travail», a déclaré M. Boehner dans un discours sur l'emploi au Club Economique de Washington.

M. Boehner s'est dit «inquiet» au sujet des propositions en discussion à Washington qui selon lui sont «d'autres initiatives qui semblent avoir plus à voir avec la prochaine élection qu'avec la prochaine génération», alors que le taux de chômage américain stagne à 9,1%.

Jeudi soir, le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney a défendu dans un communiqué le plan de M. Obama de 447 milliards de dollars. Selon M. Carney, le plan «comprend le genre de propositions qui ont été soutenues par les deux partis dans le passé, il est entièrement financé, et des économistes influents et indépendants ont dit qu'il pouvait créer entre 1,5 et 2 millions d'emplois».

Lors de son discours, prononcé une semaine après celui de M. Obama sur le même thème devant le Congrès, le chef républicain s'est voulu conciliant en assurant que «certaines des propositions du président sont l'occasion de chercher des terrains d'entente», a dit M. Boehner.

Pour lui, les «employeurs embaucheront s'ils bénéficient des avantages adéquats». «Les entreprises ne vont pas embaucher pour un crédit d'impôt de 4000$ si le gouvernement leur impose des coûts à long terme», a-t-il estimé en référence à une proposition fiscale du plan de Barack Obama.

Parmi les politiques chères aux républicains, M. Boehner a rappelé le credo de son parti, largement diffusé par ses lieutenants depuis plusieurs semaines, selon lequel le gouvernement doit éliminer des réglementations afin de créer des emplois.

«En ce moment, l'exécutif a 219 nouvelles réglementations dans les tuyaux qui vont coûter à l'économie au moins 100 millions» de dollars chacune, a-t-il dit.

En outre, M. Boehner s'est prononcé pour une réforme du code des impôts qui selon lui devrait être menée par la «super-commission» du Congrès chargée d'identifier des économies budgétaires d'ici à la fin novembre.

Selon lui, cette réforme doit être conduite tant au bénéfice des particuliers que des entreprises. Il a aussi affirmé qu'elle pouvait comprendre des suppressions de niches fiscales comme le demande M. Obama. Mais, a-t-il prévenu, «les hausses d'impôts ne sont pas un choix viable» pour la «super-commission».

Par ailleurs, M. Boehner a de nouveau insisté sur la réforme des grands programmes sociaux américains qui doit être, selon lui, une des grandes missions de la «super-commission».

M. Boehner a ajouté qu'il n'était «pas opposé à des dépenses responsables pour réparer et améliorer les infrastructures», autre proposition mise en avant par Barack Obama. Mais il a estimé que ceci devait être couplé à «une expansion de la production d'énergie américaine» afin de diminuer la dépendance américaine envers le pétrole étranger.

Enfin, le chef républicain a plaidé en faveur d'un amendement à la Constitution américaine pour imposer un budget à l'équilibre et «établir un plafond aux dépenses futures». M. Obama et les démocrates y sont opposés.

Barack Obama présentera lundi ses propositions pour réduire le déficit budgétaire américain.