Les États-Unis n'ont «pas d'autre choix» que de coopérer avec le Pakistan malgré les liens d'Islamabad avec les radicaux islamistes, a jugé mardi le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.

La «relation» est claire entre les autorités pakistanaises et le réseau Haqqani, qui utilise le territoire pakistanais comme refuge et franchit la frontière afghane pour s'en prendre aux forces de l'OTAN, a estimé M. Panetta lors d'une apparition conjointe avec la secrétaire d'État Hillary Clinton devant l'Université de défense nationale (NDU) à Washington.

Le Pakistan a également «un lien avec le LeT», le Lashkar-e-Taiba, un groupe radical pakistanais à l'origine d'attentats en Inde, a-t-il ajouté.

«Et pourtant, il n'y a pas d'autre choix que de maintenir une relation avec le Pakistan», a-t-il déclaré. «Pourquoi? Parce que nous menons une guerre là-bas, parce que nous combattons Al-Qaïda là-bas et qu'ils nous apportent une certaine coopération dans ce combat».

Le chef du Pentagone a également rappelé que le Pakistan était une puissance nucléaire et que les États-Unis devaient se soucier de ce qu'il advenait de ses armes.

Les relations américano-pakistanaises, mises à rude épreuve depuis le début de l'année, sont au plus bas depuis l'opération américaine contre Oussama Ben Laden le 2 mai en territoire pakistanais.

Signe de l'exaspération pakistanaise, les services de renseignement auraient autorisé des ingénieurs militaires chinois à examiner les débris d'un hélicoptère américain ultra-secret accidenté lors de l'opération, selon la presse américaine.

Interrogé sur ce point, M. Panetta a dit ne pas vouloir faire de commentaire s'agissant de «renseignements classifiés».

La chef de la diplomatie américaine a de son côté rappelé que Washington considérait la relation avec le Pakistan d'une «importance capitale».