Le président des États-Unis Barack Obama a recueilli 86 millions de dollars au deuxième trimestre 2011 pour financer sa campagne de réélection en 2012, plus du double de l'ensemble des candidats à l'investiture républicaine, a annoncé mercredi son équipe.

«C'est un succès monumental», a affirmé le directeur de campagne de M. Obama, Jim Messina, dans une vidéo sur le site internet du candidat, en révélant que 552 462 personnes avaient contribué à cet effort. La campagne avait officieusement évoqué jusqu'ici un objectif de 60 millions de dollars pour le 2e trimestre.

M. Messina a aussi insisté sur l'importance des petits contributeurs et de l'indépendance de la campagne vis-à-vis des groupes d'influence: 98% des dons se sont élevés à moins de 250 dollars, et leur moyenne s'établit à 69 dollars.

Selon le journal Politico, les candidats républicains déclarés à l'investiture de leur parti pour se mesurer à M. Obama en novembre 2012 n'ont réuni que 35 millions de dollars à eux tous dans le même laps de temps.

Le candidat a priori le mieux placé, l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, avait annoncé début juillet avoir réuni 18,25 millions.

Ces chiffres seront officialisés après vendredi, date-butoir des campagnes pour communiquer leurs résultats de la période à la Commission fédérale des élections (FEC).

M. Obama a annoncé début avril être candidat à un second mandat de quatre ans. Il a depuis multiplié les déplacements dans des États stratégiques pour des réunions publiques, et assidûment fréquenté des séances de levées de fonds, de New York à la Floride en passant par la Californie.

Si M. Romney, finaliste malheureux de la primaire républicaine de 2008 face à John McCain, semble toujours le mieux placé pour ravir l'investiture à la convention présidentielle de son parti à l'été 2012, la représentante du Minnesota Michele Bachmann a effectué une percée remarquable, selon un sondage publié mercredi.

M. Romney, un entrepreneur multimillionnaire, recueille 25% des intentions de vote des militants républicains, mais Mme Bachmann, égérie du mouvement ultraconservateur tea party, «s'est imposée en force à la deuxième place», avec 14%, selon l'institut de l'Université Quinnipiac.

M. Romney et Mme Bachmann, qui se sont tous deux officiellement déclarés, parcourent les États de l'Iowa et du New Hampshire dans la perspective des premières consultations des primaires, début 2012.

Mais deux figures du parti n'ayant pas encore dévoilé leurs intentions restent en embuscade: l'ancienne gouverneure de l'Alaska Sarah Palin, ex-colistière de M. McCain en 2008, est ainsi créditée de 12% des intentions de vote, tandis que l'actuel gouverneur du Texas Rick Perry rassemble 10% des opinions.

Quinnipiac n'accordait à Mme Bachmann que 6% des intentions de vote le mois dernier, contre 25% à M. Romney et 15% à Mme Palin.

À 16 mois de la présidentielle, aucun de ces candidats n'inquiète encore vraiment M. Obama selon un autre sondage Quinnipiac, malgré les mauvaises nouvelles économiques qui se succèdent pour le président.

M. Obama obtiendrait 47% des voix face à M. Romney (41%), 50% s'il était en concurrence avec Mme Bachmann (38%) ou M. Perry (37%). Il devancerait en outre Mme Palin de 19 points (53% contre 34%).

Ce dernier sondage a été effectué du 5 au 11 juillet auprès de 2311 personnes inscrites sur les listes électorales.

Quinnipiac a interrogé 913 personnes pour le volet concernant la primaire républicaine.