Barack Obama a effectué une courte visite mardi à Porto Rico, le premier déplacement officiel d'un président américain en exercice dans cet État des Caraïbes «associé» aux États-Unis depuis John F. Kennedy il y a 50 ans, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans une allocution sous un hangar d'une base militaire où venait de se poser son avion Air Force One en fin de matinée, M. Obama a fait remarquer qu'en visitant ainsi l'île en tant que président, il tenait une promesse formulée pendant une escale de sa campagne électorale de 2008.

«Et bien que mes cheveux soient un peu plus gris que lors de ma précédente visite, je suis heureux d'avoir pu tenir cette promesse», a-t-il lancé face à un millier de personnes, en retrouvant bientôt des accents de campagne.

«Nous allons pouvoir améliorer notre système éducatif ici à Porto Rico et dans tous les États-Unis. Nous progressons dans l'amélioration du système de santé ici à Porto Rico et dans tous les États-Unis. Nous allons remettre les gens au travail ici à Porto Rico et dans tous les États-Unis», a-t-il assuré.

M. Obama s'est ensuite rendu à la Fortaleza, la résidence officielle du gouverneur de Porto Rico dans la capitale San Juan, pour s'entretenir avec le gouverneur Luis Fortuno. Après un arrêt impromptu dans un restaurant, il a assisté à une réunion de levée de fonds dans un grand hôtel pour sa campagne de réélection en 2012.

Reparti pour Washington peu après 16h30 (17h30, heure de Montréal), M. Obama n'aura passé qu'un peu plus de quatre heures sur l'île. Sa visite devait être attentivement suivie par la diaspora portoricaine installée aux États-Unis, notamment en Floride, l'un des États décisifs pour l'élection de 2012.

L'île des Caraïbes, placée sous l'aile américaine depuis 112 ans, est actuellement un «État libre associé aux États-Unis».

Les Portoricains sont des citoyens américains mais n'ont pas le droit de vote à la présidentielle et n'ont pas d'élus au Congrès. Ils ne payent pas d'impôt fédéral à moins de vivre sur le sol américain.

Chaque année, le gouvernement fédéral américain verse à l'île plusieurs milliards de dollars de subventions.

L'administration américaine soutient le principe d'une double consultation de la population sur le statut de l'île. Un premier référendum serait organisé pour déterminer si la population est prête à un changement de statut. Un deuxième référendum viendrait préciser les conditions de ce changement: indépendance, État américain ou souveraineté associée aux États-Unis.

«Mon gouvernement se tiendra à vos côtés» lorsque la décision des Portoricains sera connue, a promis mardi M. Obama.

Les Portoricains venus assister au passage du convoi présidentiel, dans des rues où étaient placardées des affiches «Bienvenue M. le président», et «Nous sommes fiers de faire partie de l'histoire», avec une référence au voyage de Kennedy en 1961, se partageaient entre soutiens de M. Obama et indépendantistes, dont des milliers avaient fait le déplacement.

«Obama, go home» (Obama, rentre chez toi) et «Liberté pour les prisonniers politiques portoricains dans les geôles impérialistes», pouvait-on lire sur leurs pancartes.

Pour certains Portoricains comme Raisa Barreto, une étudiante de 19 ans, la visite de M. Obama «ne changera rien». «Il est venu pour gagner la sympathie des Latinos aux États-Unis, mais ne fera rien de sérieux pour Porto Rico, comme la question du statut politique», affirme-t-elle.