«Sur votre droite, l'immeuble où demeure le Français accusé de tentative de viol», indique au micro un guide touristique à bord d'un autocar à deux étages qui traverse Broadway où Dominique Strauss-Kahn est assigné à résidence pour quelques jours.

L'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) est devenu malgré lui samedi la nouvelle attraction touristique de New York à son premier réveil dans un immeuble historique, situé près de Ground Zero, site des tours du World Trade Center détruites lors des attentats du 11-Septembre.

Un autre car de touristes passe tout de suite après le premier, et des touristes asiatiques font des signes de la main en direction de l'édifice lorsqu'ils apprennent qui y réside.

Les cars de touristes «ont vraiment eu rapidement l'information» de la présence de M. Strauss-Kahn, constate Catherine McVay, vice-présidente du conseil local de la partie méridionale de Manhattan.

Dominique Strauss-Kahn est arrivé vendredi soir au 71 Broadway dans le sud de Manhattan, où il restera «quelques jours», selon le juge Michael Obus, le temps qu'un autre appartement soit trouvé pour la durée des procédures légales contre lui.

L'homme, âgé de 62 ans, est accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol sur une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de Manhattan. L'incident présumé s'est déroulé il y a une semaine.

Un seul caméraman affirme avoir été présent devant l'immeuble de Broadway à l'arrivée de la voiture transportant M. Strauss-Kahn.

Mais un garde de sécurité a poussé sa caméra, l'empêchant ainsi de filmer l'arrivée de M. Strauss-Kahn qui a démissionné de la tête du FMI en raison de cette affaire.

En attendant, l'immeuble néo-classique de Broadway construit en 1898, qui a été l'édifice le plus haut de New York pendant quelques années, a renoué avec le regard curieux des badauds.

Un policier en uniforme et un officier en civil sont postés devant la tour et photographiés par les passants et touristes. Des cars de télévision coiffés d'antennes leur font face de l'autre côté de l'artère, alors que des écoliers prennent des photos de groupe devant les lieux.

Des touristes déambulant à Wall Street et près de Ground Zero passent devant l'Empire Building où loge M. Strauss-Kahn. «Ah, c'est le Français!» s'impose comme un refrain de touristes qui questionnent les journalistes sur la raison de leur présence.

Mais le nouvel arrivant ne fait pas que des heureux. Des habitants s'opposent à la présence dans leur quartier de M. Strauss-Kahn, cible d'attaques au vitriol dans la presse populaire locale. «DSK, pas chez moi!», pouvait-on ainsi lire sur une pancarte brandie par un homme peu après l'arrivée vendredi soir de l'ancien ministre socialiste.

«Il y a beaucoup de gens célèbres ici, nous ne sommes pas déconcertés», par la présence de M. Strauss-Kahn, modère Mme McVay. «Et nous sommes habitués à la présence de nombreuses équipes de télévision», fait-elle valoir.

Dominique Strauss-Kahn ne sera vedette malgré lui de Broadway que pour quelques jours. Il sera assigné à résidence dans un autre appartement pour la suite des procédures légales.

Ses proches ont versé une caution d'un million de dollars et déposé des garanties pour cinq autres millions de billets verts afin d'assurer sa libération conditionnelle. Un garde armé surveille DSK en permanence, et l'ancien patron du FMI est aussi obligé de porter un bracelet électronique.