Les adversaires républicains de Barack Obama au Congrès sont passés à l'offensive mardi avec au programme des deux chambres un projet de loi pour empêcher l'administration Obama de réguler les émissions de gaz à effet de serre.

La lutte contre toutes les réglementations que les républicains jugent contraignantes pour le marché constitue l'un des chevaux de bataille des conservateurs qui ont ravi la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de novembre 2010.

A la Chambre, la commission de l'Energie et du Commerce a adopté le projet de loi mardi par 34 voix contre 19. Tous les républicains de la commission ont voté pour et trois démocrates ont même rejoint les rangs de la majorité.

Côté Sénat, le texte sous la forme d'un amendement, a été déposé mardi par le chef de la minorité Mitch McConnell.

Le texte stipule que «l'administrateur (de l'EPA) ne peut promulguer des régulations ou prendre des mesures (...) concernant les émissions de gaz à effet de serre pour répondre aux changements climatiques».

Les démocrates de la commission ont tenté de résister en proposant de nombreux amendements visant notamment à faire reconnaître la réalité du réchauffement climatique.

Parmi ces amendements rejetés par les républicains figurait l'ajout au projet de loi d'un alinéa précisant que la conclusion de l'EPA selon laquelle «le réchauffement climatique est sans équivoque» devait être reconnu par le Congrès.

«Prétendre que les problèmes n'existent pas ne les résout pas», a dit le démocrate Henry Waxman qui a déposé l'amendement.

L'EPA a entamé en janvier 2011 une nouvelle phase de régulation du CO2, alors que le Congrès a échoué à se mettre d'accord sur la question en 2010.

A l'audition mardi, le démocrate Ed Markey a comparé l'attitude des républicains qui nient les preuves scientifiques de réchauffement climatique à la condamnation de Galilée par l'Eglise.

Côté républicain, les élus ont défendu farouchement le projet de loi.

«Un vieil adage dit que lorsque vous êtes dans un trou, il faut cesser de creuser. Aujourd'hui, l'Amérique est dans un trou économique», a dit le président de la commission, Fred Upton. «Si nous autorisons l'EPA à (...) procéder à son programme de régulation sur le réchauffement climatique, je crois que ce trou économique va devenir un cratère».

M. Upton a estimé que les régulations imposées par l'EPA pourraient faire grimper davantage les prix du pétrole déjà en pleine explosion en partie à cause des troubles en Libye.

Au Sénat, M. McConnell, qui qualifie la régulation des gaz à effet de serre de «nouveau fardeau destructeur d'emploi», a estimé mardi que la chambre haute devait se prononcer sur la mesure. Mais son adoption devrait y poser plus de difficultés, même si certains démocrates d'États producteurs de charbon sont enclins à empêcher l'EPA de réguler