La menace d'une fermeture des services gouvernementaux américains («shutdown») s'éloignait mercredi avec le vote d'une loi de finances provisoire, mais le bras de fer sur les dépenses de l'État fédéral continuait de plus belle entre démocrates et républicains.

Le Sénat a approuvé mercredi -- par 91 voix contre 9 -- un projet de loi de finances provisoire pour financer l'administration jusqu'au 18 mars. La Chambre avait approuvé le texte mardi par 335 voix contre 91.

Barack Obama a salué mercredi l'adoption de ce texte, avant de le promulguer quelque heures à peine après le vote du Sénat. Mais le président s'est aussi dit déterminé à essayer de trouver une solution à long terme.

«Nous ne pouvons pas continuer à travailler de la sorte», a remarqué M. Obama dans un communiqué, en observant que «vivre sous la menace régulière d'une fermeture des services n'est pas responsable, et fait courir un risque à nos progrès économiques».

La Chambre des représentants à majorité républicaine et le Sénat aux mains des démocrates bataillent depuis plusieurs semaines sur les niveaux de dépenses de l'État fédéral.

M. Obama s'est impliqué cette semaine dans les discussions au Congrès, notamment en s'entretenant au téléphone avec le président de la Chambre, John Boehner.

L'actuelle loi de finances courrait jusqu'au vendredi 4 mars à minuit. Sans accord au Congrès à cette date, l'administration aurait été contrainte de fermer ses services jugés non-essentiels, comme la protection sociale, avec des conséquences néfastes sur l'économie à la clé.

Le plan provisoire adopté mercredi contient quatre milliards de dollars d'économies budgétaires mais sur des dispositifs déjà ciblés par la proposition de budget 2012 du président Obama, ce qui a facilité l'accord entre les deux partis sur le court terme.

Mais l'impasse demeure pour le financement de l'État fédéral pour le reste de l'exercice budgétaire 2011, qui se termine le 30 septembre.

Mercredi, les républicains se fondaient sur un rapport de la cour des comptes américaine (GAO) pour réclamer davantage de réductions. Le document publié mardi assure que l'administration pourrait économiser plusieurs milliards de dollars annuellement sur des dispositifs redondants.

«Une fois la mesure provisoire adoptée, nous y reviendrons», avait promis mercredi matin le chef de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell en évoquant les coupes budgétaires à effectuer.

Pour sa part, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a estimé mardi devant la presse que «le seul message des républicains est d'éliminer des mesures importantes pour les gens, en particulier ceux qui ne peuvent s'en sortir seuls».

Mercredi, M. Reid s'est toutefois dit «confiant» dans le fait de pouvoir trouver un accord avec les républicains.

La Chambre avait adopté le 19 février, sous l'impulsion des républicains, un projet de loi de finances allant jusqu'au 30 septembre, mais avec des coupes draconiennes de 61 milliards de dollars.

Une amputation si radicale n'était pas du goût des démocrates et avait peu de chance de passer au Sénat car elle affectait notamment des dispositifs du gouvernement pour les aides à l'étranger, une menace pour la sécurité nationale selon les alliés de M. Obama.

Le plan des républicains s'en prenait également au financement de la loi sur la couverture maladie adoptée en 2010, une réforme chère aux démocrates et à M. Obama.

Poussés par leur aile droite, moteur de leur victoire aux élections législatives de novembre 2010, les républicains devraient chercher à sauvegarder les coupes claires qu'ils avaient proposé.