Les alliés démocrates du président Barack Obama au Sénat américain ont décidé d'entamer mardi soir ou mercredi les débats sur le traité de désarmement nucléaire START, assurant que la ratification serait acquise avant la fin de l'année.

Le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid a indiqué à la presse mardi qu'il pourrait procéder à l'ouverture des débats sur le texte dès mardi soir ou bien mercredi.

Le traité signé en avril par Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev est l'une des priorités de la politique extérieure du président américain, qui a appelé de ses voeux à plusieurs reprises une ratification avant 2011.

Interrogé pour savoir s'il espérait obtenir les 67 voix sur 100 nécessaires à la ratification du traité au Sénat et s'il pensait pouvoir le faire avant la fin de l'année, il a répondu: «Oui. La réponse est oui aux deux questions».

Les alliés démocrates de M. Obama contrôlent actuellement 58 voix sur 100 au Sénat. Il leur faut donc le soutien des républicains.

Ces derniers ont exprimé des réserves sur le traité et réclamé du temps pour examiner les termes du traité. Mais ils semblent prêts à ratifier le traité devant la pression de plusieurs anciens poids lourds de la diplomatie américaine, dont des républicains comme Henry Kissinger et Colin Powell.

«Je pense que nous pouvons adopter le traité START si nous avons la chance de voter. Le tout c'est de commencer (l'examen du texte)», a dit le sénateur démocrate John Kerry.

Le Sénat travaille à un programme législatif chargé en cette fin d'année. Il pourrait se prononcer mardi soir sur un compromis fiscal négocié entre le président Obama et les républicains. Il devra ensuite s'attaquer à un vaste projet de loi de finance pour le gouvernement fédéral américain en 2011.

M. Reid a laissé entendre que ce dernier projet de loi pourrait être fait en parallèle avec le traité START.

Le traité START (acronyme en anglais de Traité sur la réduction des armes stratégiques) prévoit un maximum de 1550 têtes nucléaires déployées pour chacun des deux pays, soit une réduction de 30% par rapport à un niveau établi en 2002.

De leur côté, les républicains doutent de la volonté des démocrates à organiser réellement un vote avant la fin de l'année. Evoquant le programme législatif chargé, le numéro deux de la minorité Jon Kyl a dit à la presse: «Comment peut-on raisonnablement réaliser tout cela?»

«La réponse est bien sûr qu'on ne peut pas. Et à un moment donné le leader (Reid) va devoir dire non», a estimé M. Kyl.

En outre, selon deux sources républicaines, l'opposition pourrait tenter d'amender le préambule du traité pour insérer une référence à la défense anti-missile américaine, sujet de contentieux avec Moscou.

La Douma, chambre basse du parlement russe qui avait pourtant émis un avis favorable à la ratification, a indiqué récemment qu'elle ne ratifiera le traité START qu'après le Sénat américain.