Le président des Etats-Unis Barack Obama a affiché son optimisme mercredi quant à une ratification avant Noël du traité de désarmement START au Sénat, où des voix républicaines sont nécessaires pour valider cette pièce maîtresse de son bilan de politique étrangère.

«En ce qui concerne START, je suis confiant dans le fait (...) que nous allons réussir à le faire adopter au Sénat», a déclaré M. Obama après une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue polonais Bronislaw Komorowski.

M. Obama, dont l'administration vient de négocier avec les républicains un accord-cadre sur la fiscalité qui doit encore être voté au Congrès, a souligné que le dossier du traité de désarmement avec la Russie n'était «pas lié aux impôts».

«C'est quelque chose qui doit être fait indépendamment. Il faut que cela soit fait», a insisté M. Obama, qui doit convaincre une partie des républicains du Sénat de voter en faveur du texte pour atteindre la majorité qualifiée requise de 67 voix sur 100.

«J'en ai discuté avec le chef des républicains au Sénat (Mitch) McConnell, je suis confiant dans le fait que nous allons réussir à faire examiner et débattre le traité START (au Sénat) et à l'adopter avant que nous nous séparions pour les vacances» de Noël, a ajouté le président américain.

De son côté, le président Komorowski a indiqué que «la Pologne soutient et accepte pleinement les aspirations à une ratification du nouveau traité START», un accord liant son voisin russe et son allié américain.

Dans des propos traduits par une interprète, M. Komorowski a estimé que ce traité «est un investissement dans un avenir meilleur et plus sûr. C'est aussi un investissement dans davantage de contrôle qu'actuellement» de l'arsenal nucléaire russe.

«Nous ne pouvons pas oublier 1.000 ans de relations difficiles (de la Pologne) avec la Russie, mais nous voulons aider à relancer les relations entre le monde occidental et la Russie», a encore dit le dirigeant polonais.

La ratification du nouveau traité START, signé par M. Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev à Prague en avril, peine au Sénat, où un influent républicain a estimé que le temps manquait pour examiner correctement le texte d'ici à la fin de l'année.

Mais le temps presse pour M. Obama, car si les démocrates contrôlent actuellement 58 sièges sur 100 et n'ont besoin de l'aide que de neuf républicains, ce chiffre passera à 14 en janvier quand le nouveau Sénat issu des élections du 2 novembre prendra ses fonctions.

George H.W. Bush, président des Etats-Unis de 1989 à 1993, a été mercredi le dernier ancien haut dirigeant républicain en date à appeler le Sénat à ratifier le traité, après le soutien des ex-secrétaires d'Etat George Shultz, James Baker, Henry Kissinger et Colin Powell.

Le sénateur démocrate John Kerry, qui préside la commission des Affaires étrangères, a estimé mercredi que la ratification de START n'était plus qu'«une question de calendrier» et que les élus travaillaient «sur les détails».

Le Sénat doit en premier lieu débattre du compromis sur les cadeaux fiscaux hérités de l'ère Bush, dont les républicains ont obtenu la prolongation temporaire auprès du président Obama, y compris pour les plus riches.

Après cet accord, les républicains qui avaient émis des réserves sur le traité pourraient donc apporter leurs voix à START.

Le sénateur républicain Bob Corker a toutefois souhaité que la chambre haute prenne le temps d'examiner le texte. «Tout va dépendre du temps qu'on nous donne pour débattre réellement», a-t-il dit.