Les membres républicains du Sénat américain ont menacé mercredi d'empêcher le vote de toute loi à la chambre haute tant qu'ils n'obtiendraient pas satisfaction sur la réduction des dépenses de l'État et la prolongation des baisses d'impôts.

Les 42 sénateurs républicains ont écrit une lettre au leader de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, dans laquelle ils promettent de pratiquer l'obstruction systématique tant que ces questions ne seront pas réglées.

«Bien qu'il y ait d'autres sujets dignes de l'attention du Sénat, nous ne pouvons pas être d'accord pour donner la priorité à autre chose qu'aux questions critiques que sont le financement du gouvernement et des hausses d'impôts destructrices d'emplois», écrivent-ils.

Par cette lettre, «les républicains n'ont fait que mettre par écrit la stratégie politique qui a été la leur ces deux dernières années: pratiquer l'obstruction et remettre à plus tard des aides cruciales pour les Américains en difficulté», a répondu Harry Reid dans un communiqué.

Les démocrates contrôlent 58 des 100 sièges du Sénat sortant, et auraient besoin de deux voix républicaines pour atteindre la majorité qualifiée et empêcher toute tactique dilatoire de la part de leurs adversaires.

Or, il reste peu de temps avant la fin de la session parlementaire: début 2011 commencera à siéger le nouveau Congrès issu des élections législatives du 2 novembre, avec une majorité démocrate réduite au Sénat et une Chambre des représentants à majorité républicaine.

Barack Obama souhaiterait que le Sénat ratifie avant cette échéance le nouveau programme START de désarmement nucléaire qu'il a signé avec le président russe Dmitri Medvedev, et qu'il vote l'abrogation du tabou gai dans l'armée.

Mais les républicains sont avant tout fermement déterminés à réduire les déficits et veulent une prolongation des réductions d'impôts adoptées sous la présidence du républicain George W. Bush, qui arrivent à expiration fin décembre. Les démocrates sont d'accord pour que ces réductions d'impôts soient prolongées pour les classes moyennes, mais pas pour les ménages les plus riches.