Des groupes de gauche et de défense des droits civiques se sont rassemblés samedi autour du Lincoln Memorial pour manifester leur appui au Parti démocrate dans sa lutte électorale pour garder le contrôle du Congrès.

Avec un mois de campagne devant eux et une importante insatisfaction des électeurs quant à leur gestion de l'économie, les démocrates espéraient que les quatre heures de discours et d'animation motivent leurs militants à redoubler d'effort. Les sondages prédisent des gains pour le Parti républicain à la Chambre des représentants et au Sénat. Ce sont actuellement les démocrates qui bénéficient de la majorité dans les deux chambres.

Les organisateurs ont indiqué que l'événement portait sur la création d'emplois, l'amélioration du système d'éducation et la justice. Les grandes organisations syndicales à l'origine du rassemblement appuient traditionnellement les démocrates.

Et les orateurs n'ont pas lésiné dans leurs critiques des républicains.

«C'est un moment extrêmement important dans l'histoire des États-Unis. Êtes-vous américains?, a demandé à la foule Ed Schultz, un animateur du réseau MSNBC. Ce n'est pas le temps de reculer. C'est le temps de lutter pour les États-Unis.» Il a ensuite blâmé les républicains pour les délocalisations d'emplois et les limites imposées aux libertés fondamentales.

«Nous somme tous ensemble, a-t-il dit. Ce rassemblement vise à remettre le pouvoir entre les mains du peuple. Ce rassemblement vise à se tenir debout face aux corporations. Êtes-vous prêts à lutter?»

Plus de 400 organisations -des syndicats jusqu'aux groupes religieux- appuyaient l'événement, qui se déroulait un mois celle des militants conservateurs, au même endroit. Plusieurs participants à la manifestation de samedi ont d'ailleurs affirmé qu'ils voyaient l'événement comme une réplique directe à la démonstration de force des partisans du Tea Party, le 28 août.

Le révérend Al Sharpton, un célèbre militant en faveur des droits civiques, a pris la parole devant la foule afin de lui demander de ne pas tomber dans l'apathie et d'inviter tous les militants progressistes à donner du temps pour un candidat.

«J'espère que les gens vous regardent parce que c'est à ça que l'Amérique ressemble», a-t-il clamé. Nous devons retourner chez nous et aller sur le terrain. Nous devons cogner aux portes».

Van Jones, un ancien conseiller présidentiel en matière d'environnement qui avait dû quitter son emploi après que Glenn Beck eut diffusé un de ses messages dans lequel il vilipendait les républicains, était aussi au rendez-vous. Il a encouragé les Américains de gauche à appuyer les démocrates afin de créer de nouveaux emplois. «Ils n'ont pas besoin de rhétorique haineuse. Ils ont besoin de vraies solutions», a-t-il lancé.

Les organisateurs du rassemblement ont affirmé qu'ils avaient commencé à le planifier avant d'apprendre que Glenn Beck planifiait son propre événement.

Le président Barack Obama passait la fin de semaine à Camp David, au Maryland.