Nidal Malik Hassan est accusé d'avoir tué 13 personnes lors d'une fusillade sur la base militaire de Fort Hood, au Texas. Feisal Shahzad a admis avoir tenté de faire exploser une voiture piégée en plein coeur de Times Square. Ces deux noms évoquent une nouvelle réalité aux États-Unis, celle de citoyens américains de confession musulmane soupçonnés d'être devenus des islamistes radicaux.

Mais cette réalité en cache une autre: les musulmans font partie des immigrés qui s'intègrent le mieux à la société américaine. Contrairement aux musulmans de plusieurs pays européens, ils sont en moyenne plus instruits et ont de meilleurs revenus que leurs compatriotes non musulmans, selon une étude réalisée en 2002 par l'Université Cornell, confirmée par un sondage réalisé en 2004 par le groupe Zogby.

L'étude de l'Université Cornell estimait la population musulmane aux États-Unis à 7 millions de personnes, une donnée contestée. Des organisations nationales, en se fiant aux noms musulmans et à la liste de membres des mosquées américaines, ont conclu que les États-Unis comptent de 4,5 millions à 6 millions de musulmans, qui vivent principalement dans une douzaine d'États, dont la Californie, New York, le Texas, la Floride, le New Jersey, l'Illinois et le Michigan.

Au moins un musulman sur quatre aux États-Unis est issu de la communauté afro-américaine; les autres viennent du Pakistan, de l'Inde, de l'Afghanistan, du Proche-Orient et de l'Afrique.

On compte plus de 1200 mosquées aux États-Unis. La plus grande est celle du Centre islamique d'Amérique à Dearborn, au Michigan, qui peut accueillir 3000 personnes.

Selon un sondage réalisé par le Pew Research Center en 2007, 5% des musulmans américains expriment un appui quelconque au réseau terroriste Al-Qaïda. Plus de 80% d'entre eux condamnent les attentats suicide en toutes circonstances. La plupart ont une image généralement positive des États-Unis ainsi que de la place des musulmans dans le pays.

Ce sont les musulmans d'origine afro-américaine qui ont tendance à exprimer la plus grande sympathie à l'égard d'Al-Qaïda ainsi que le plus grand pessimisme concernant leur avenir aux États-Unis.