Le Pentagone a publié vendredi de nouvelles règles pour la couverture médiatique de la prison et des procès de Guantanamo, assouplissant la censure sur les images, créant un mécanisme d'appels en cas de contestation, et offrant à la presse une tente où l'alcool est autorisé.

Ces nouvelles règles ont été rédigées quatre mois après l'exclusion de quatre journalistes américains et canadiens pour avoir publié le nom d'un témoin qui avait publiquement parlé à l'un d'eux quelques mois auparavant.

A la suite de ces exclusions, le Pentagone avait accepté de se réunir fin juillet avec plusieurs médias couvrant habituellement Guantanamo et leurs avocats.

Parmi les nouveautés, les reporters pourront publier des informations déjà publiées par d'autres médias, même si elles ont été déclarées secret défense par le juge chargé du tribunal militaire d'exception.

Ils pourront en outre contester le choix du juge dans les informations secret défense auprès de ce dernier ou du Pentagone si le magistrat ne souhaite pas statuer.

Il reste interdit de photographier ou de filmer le visage d'un détenu ou d'un garde, des visions panoramiques des installations de sécurité, etc.

Les séances de censure des photos et vidéos resteront le quotidien de la couverture des procès à Guantanamo mais photographes et cameramen disposeront désormais de la possibilité de conserver deux images posant problème si celui-ci peut être résolu en en coupant une partie.

Ils auront également désormais la possibilité de faire appel des décisions de censures et auront une réponse dans les 24 heures.

Les journalistes ont par ailleurs obtenu la jouissance d'une tente militaire équipée de chaises, d'une télévision et d'un réfrigérateur, «espace de socialisation» sans surveillance militaire, où ils pourront consommer de l'alcool.

La consommation d'alcool est interdite dans la salle de presse sans fenêtre, située dans un immense hangar à proximité des deux salles d'audiences construites sur la base navale de Guantanamo pour accueillir les procès de certains des détenus.

Davantage de souplesse est offerte par ces nouvelles règles sur la conduite d'interviews avec les avocats. Les médias auront à nouveau le droit de discuter avec eux pendant les pauses dans la salle d'audience et d'utiliser une salle de conférence de presse spécialement construite à cet effet en 2008 pour les points presse des deux parties en fin de journée.

En revanche, la possibilité pour le juge militaire de diffuser le son des débats en cours en léger différé, voire d'éteindre le son, demeure.

Si un journaliste ne respecte pas ces règles, il reste susceptible d'être expulsé mais seulement après avoir été notifié par écrit et avoir été entendu.