Le gouverneur de Floride Charlie Crist a annoncé vendredi que l'État du sud-est des États-Unis allait examiner le rôle de la SNCF dans la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de l'attribution d'un contrat de train à grand vitesse.

Le gouverneur explique dans un communiqué avoir été informé «d'inquiétudes» concernant le «rôle» de la SNCF «dans la Shoah au cours de la Seconde guerre mondiale».

«En conséquence, j'ai demandé à notre secrétaire au Transport Stephanie Kopelousos et à son équipe d'examiner cette information et de veiller à ce que tous les aspirants participants au projet de train à grand vitesse en Floride répondent aux critères définis par les lois fédérales et de l'État».

La demande du gouverneur intervient après le vote fin août en Californie d'une loi imposant à tout candidat à un gros contrat dans la future ligne à grande vitesse entre Los Angeles et San Francisco d'expliquer son rôle éventuel dans le transport des prisonniers vers les camps de travail, de concentration ou d'extermination entre 1942 et 1944.

La loi, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, stipule que l'obligation de transparence sera l'un des éléments pris en compte par les autorités dans l'attribution des contrats estimés à 43 milliards de dollars.

S'il ne la cite pas nommément, la loi vise avant tout la SNCF.

La SNCF est de son côté prête à ouvrir ses archives aux Américains pour se conformer à cette loi locale, a indiqué dimanche dernier son président Guillaume Pepy.

«Il y a vingt ans nous avons ouvert toutes nos archives, il y a eu des colloques, des travaux» et «nous allons ouvrir tout ça aux Américains», a dit M. Pepy.

«Mais il ne faut pas oublier une chose: la SNCF, les cheminots, étaient sous le joug de l'occupant nazi, sous menace de mort» et «2000 cheminots ont été exécutés par l'occupant nazi», a-t-il souligné.