Barack Obama va partir à l'offensive sur les questions économiques à l'approche d'élections lors desquelles les républicains espèrent capitaliser sur l'exaspération des Américains vis-à-vis d'une reprise balbutiante et d'un chômage obstinément élevé.

Après avoir consacré une bonne partie de cette semaine aux dossiers de politique étrangère, M. Obama veut de toute évidence montrer à ses compatriotes qu'il n'oublie pas leurs préoccupations directes et en particulier le chômage qui accable près de 10% d'entre eux.

Jeudi, à la veille de la publication de chiffres mensuels de l'emploi qui s'annoncent médiocres, la Maison-Blanche a annoncé que M. Obama se rendrait lundi, le jour de la fête américaine du travail, à un événement organisé par des syndicats à Milwaukee (Wisconsin) et prononcerait «un discours sur l'économie» le surlendemain à Cleveland (Ohio).

Ces deux États font partie d'une zone qui fut le coeur de la puissance industrielle des Etats-Unis mais qui a été touchée de plein fouet par l'érosion du secteur secondaire. L'Ohio connaît un chômage officiel de 10,3%, contre une moyenne nationale de 9,5%, déjà proche des records historiques.

L'économie devrait également constituer le thème principal de la conférence de presse à laquelle M. Obama doit participer le 10 septembre à la Maison-Blanche, exercice dont le président est notoirement plus avare que ses prédécesseurs.

Même entre la fin de la mission de combat américaine en Irak et la relance des négociations de paix au Proche-Orient, M. Obama n'a pas perdu de vue un dossier qui pèse sur sa popularité et les perspectives électorales des démocrates à deux mois de législatives cruciales.

Sa première intervention publique lundi à son retour de vacances a été consacrée à l'économie, et le président a saisi l'occasion de son discours sur l'Irak mardi pour appeler ses compatriotes à la mobilisation afin de dépasser pour de bon la pire récession qu'ait connu le pays depuis 70 ans.

Parallèlement, l'administration Obama réfléchit à de nouvelles idées pour s'attaquer au chômage.

«Mon équipe économique travaille dur à identifier des mesures supplémentaires (...) tant pour susciter la croissance et les embauches à court terme, qu'augmenter notre compétitivité économique à long terme», a expliqué lundi le président.

Il a évoqué une prolongation des réductions impôts pour la classe moyenne, un effort redoublé d'investissement dans les énergies «vertes», ou encore un allègement de la fiscalité sur les entreprises créatrices d'emplois aux États-Unis.

La présidence ne prévoit toutefois pas une relance massive telle que celle de 787 milliards de dollars promulguée début 2009.

«Un nouveau plan de relance de grande envergure n'est pas en cours d'élaboration», a expliqué jeudi le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, disant ne «pas s'attendre à quelque chose de comparable aux mesures extraordinaires que le président a déjà entreprises».

Les républicains s'en sont déjà pris à ce plan qui a encore davantage creusé un déficit budgétaire flirtant avec les 10%, selon eux sans créer les emplois promis par l'équipe au pouvoir.

M. Obama se défend en remarquant qu'il a hérité une situation économique calamiteuse, avec huit millions d'emplois perdus, et qu'il n'a obtenu que peu d'aide de l'opposition au Congrès.

A chaque mauvaise nouvelle venant du bureau des statistiques, M. Obama ne manque jamais d'appeler les républicains, détenteurs d'une minorité de blocage au Sénat, à voter en faveur de mesures censées aider les PME à embaucher. Mais ces appels sonnent actuellement dans le vide, les parlementaires étant en vacances jusqu'au 13 septembre.