L'une des étoiles montantes du réseau Al-Qaïda est un homme qui a passé l'essentiel de sa jeunesse aux États-Unis, à New York et dans le sud de la Floride, ont indiqué vendredi des enquêteurs américains à la chaîne CNN.

Adnan Shukrijumah a été mis en cause dans un complot visant à faire exploser des bombes dans le métro de New York en septembre dernier, et aurait envisagé de s'en prendre au canal de Panama, a dit un agent du FBI à la chaîne.

«Il est l'équivalent du chef des opérations» du réseau Al-Qaïda, a dit l'agent spécial Brian LeBlanc, ajoutant que les enquêteurs considéraient M. Shukrijumah comme «extrêmement dangereux».

«Il n'est peut être pas le type de personne qui va venir aux États-Unis perpétrer un attentat, mais ce qui le rend encore plus dangereux c'est qu'il est dans la nature en train de planifier les attaques et de recruter des gens pour le faire», a dit M. LeBlanc à CNN.

Najibullah Zazi, arrêté dans le cadre de l'enquête sur le complot déjoué contre le métro de New York et le cerveau autoproclamé des attentats du 11 Septembre  Khaled Cheikh Mohammed, ont tous deux fourni des informations sur M. Shukrijumah, a ajouté l'enquêteur américain.

D'origine saoudienne, Adnan Shukrijumah aurait gravi un à un les échelons du réseau d'Oussama ben Laden, après avoir démarré comme laveur de vaisselle dans un camp d'entraînement d'Al-Qaïda.

Le FBI pense qu'il se trouve désormais dans la région du Waziristan au Pakistan et est devenu chef des opérations après le décès de deux autres responsables qui ont peut-être été tués lors de raids de drones américains.

M. Shukrijumah est arrivé aux États-Unis alors qu'il était un jeune enfant et a vécu à Brooklyn  avant de s'installer avec sa famille en Floride dans les années 1990, ont rapporté les enquêteurs.

Une fois adulte, il a multiplié les petits boulots et pris des cours, notamment d'anglais. Son professeur se souvenait d'ailleurs de lui quand les agents du FBI sont venus frapper à sa porte. Il leur a fourni des vidéos filmées dans sa classe, et celles-ci ont été présentées à Najibullah Zazi qui a alors reconnu M. Shukrijumah.

Ce dernier «est celui qui a convaincu» Zazi et ses complices «de revenir aux États-Unis et d'y perpétrer leur attaque», a expliqué l'agent LeBlanc.

Les enquêteurs pensent que M. Shukrijumah est arrivé en Afghanistan avant juin 2001 et qu'il aurait appelé sa mère peu après les attentats du 11 septembre.

Cette dernière, qui a refusé d'être identifiée, a dit à CNN qu'ils s'étaient disputés sur la question de savoir s'il pouvait rentrer en toute sécurité aux États-Unis après ces attaques, et a rapporté qu'ils ne s'étaient plus parlés depuis.

«Mon fils n'est pas une personne violente. Il est très gentil, généreux», a-t-elle affirmé.