La marée noire du golfe du Mexique a provoqué une catastrophe écologique majeure mais également donné naissance à un jargon inédit à mesure que le groupe pétrolier BP tentait de boucher définitivement le puits: «top kill», «static kill» ou «bottom kill».

Le «top kill», première des opérations anti-fuite, a échoué fin mai et ce sont les deux dernières qui doivent permettre de tourner la page de la pire marée noire américaine après trois mois de cauchemar, le «static kill» devant débuter mardi.

Static kill

Comparable au «top kill», l'opération consiste à injecter des liquides et des matières solides dans le puits endommagé, puis à le cimenter.

Ces matériaux doivent être injectés méthodiquement depuis un navire en surface à travers l'entonnoir mis en place le 15 juillet qui a permis d'interrompre l'écoulement de pétrole.

Les chances de succès de BP sont plus grandes que lors du «top kill» car l'entonnoir permet une injection à une pression et une vitesse nettement inférieure. L'opération est baptisée «static kill» (mise à mort statique) en raison justement de l'absence de flux de pétrole gênant.

Il pourrait falloir seulement quelques heures pour injecter suffisamment de matière pour repousser le pétrole au fond du puits, mais l'opération peut aussi se révéler plus complexe s'il existe des fuites dans la structure.

S'il n'y a pas de fuite, BP versera le ciment dans le puits et celui-ci coulera au fond, où il jouera le rôle de bouchon définitif.

Au total, environ 700 000 litres de matières et de ciment pourraient être injectés.

En revanche, si le puits n'est pas stable, le versement de ciment n'aura pas lieu, et les responsables procéderont directement à l'opération «bottom kill».

Bottom kill

Depuis le début de la marée noire, BP - en parallèle avec ses autres initiatives - fore deux puits de secours destinés à intercepter le pétrole sous le fond de la mer, par en-dessous (bottom signifiant fond en anglais).

Pour atteindre le puits endommagé, les ingénieurs doivent cibler une zone minuscule à plus de 3 km sous le fond de la mer, déjà situé à 1500 mètres de profondeur. BP estime pouvoir le faire entre le 11 août et le 15 août.

Si du ciment a été versé lors du «static kill», les ingénieurs vérifieront qu'il remplit son rôle et dans le cas contraire, en verseront davantage.

Si le ciment n'a pas été versé car le puits était trop endommagé, ils l'injecteront lors du «bottom kill».

L'opération «bottom kill», qui aura lieu quoi qu'il arrive, peut prendre entre quelques jours et plusieurs semaines.