Le ministre américain de la Justice Eric Holder a affirmé dimanche qu'aucune décision n'avait encore été prise sur le lieu où seront jugés aux Etats-Unis cinq personnes accusées d'avoir fomenté les attentats du 11 septembre 2001.

«Nous sommes encore en train d'étudier» la question, a dit M. Holder lors d'un entretien accordé à l'émission Face The Nation sur la chaîne CBS et diffusée dimanche.

«Ma préconisation était que (ces procès) aient lieu devant un tribunal civil», a-t-il rappelé.

Eric Holder s'était prononcé en novembre pour que les cinq accusés, parmi lesquels Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau auto-proclamé des attentats, soient jugés à New York, non loin du site où s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center, devant un tribunal civil, et non militaire.

Mais ce choix fait l'objet de vives critiques de la part de l'opposition républicaine et de certains habitants de New York.

Fin janvier, l'administration avait paru commencer à changer de position.

En mars, la puissante organisation américaine de défense des libertés publiques (ACLU) était entrée dans le débat, mettant en garde le président Barack Obama contre un recours aux tribunaux militaires.

«La Justice attend depuis trop longtemps», a encore dit M. Holder dimanche.

«Nous voulons que ceux qui sont responsables de ce qui s'est passé le 11-Septembre rendent des comptes de la façon la plus efficace possible», a-t-il ajouté.

Près de neuf ans après les attentats du 11-Septembre, qui avaient fait près de 3000 morts à New York et à Washington, les cinq accusés sont toujours détenus à la base navale américaine de Guantanamo à Cuba.

La fermeture de la prison de Guantanamo faisait partie des promesses de campagne de Barack Obama. Mais, 18 mois après sa prise de fonctions, le président américain n'a toujours pas réussi à tenir cette promesse.

Eric Holder a reconnu que l'administration Obama était confrontée à un certain nombres de difficultés pour organiser le procès du 11-Septembre à New York.

«Nous avons dû gérer un certain nombre de choses: le financement ainsi que les relations avec le Congrès», a expliqué M. Holder.

A Washington, le Congrès se montre en effet réticent à ce que les accusés du 11-Septembre soient transférés sur le sol américain pour y être jugés.

«Nous allons devoir travailler avec le Congrès pour, au bout du compte, pouvoir organiser ce procès», a insisté le ministre de la Justice.

«Vu l'ampleur de ce qui s'est passé le 11-Septembre et la nécessité de rendre la Justice, les élus du Congrès doivent collaborer avec nous afin de déterminer de quelle façon ces personnes doivent être jugées», a conclu M. Holder.