Le président américain Barack Obama a promulgué jeudi une nouvelle série de sanctions contre l'Iran votée par le Congrès, les plus dures jamais prises par les États-Unis, avertissant Téhéran que la poursuite de son programme nucléaire renforcerait son isolement.

Le texte signé par M. Obama renforce une législation déjà en vigueur pour y ajouter toute une gamme de nouvelles sanctions économiques, afin de tenter de persuader l'Iran d'abandonner son programme nucléaire.

Le texte vise à perturber l'approvisionnement en essence de la République islamique, qui ne dispose pas de capacités de raffinage suffisantes, et s'ajoute à la nouvelle résolution de sanctions adoptée le 9 juin par l'ONU.

«Avec ces sanctions, et les autres, nous frappons au coeur de la capacité du gouvernement iranien de financer et poursuivre ses programmes nucléaires», a déclare M. Obama à l'occasion de la promulgation de la loi à la Maison Blanche.

Le Congrès a approuvé ce texte, négocié entre les deux chambres, la semaine dernière.

«Nous montrons au gouvernement iranien que ses actes ont des conséquences et que s'il persiste, la pression continuera de se renforcer, de même que son isolement», a dit M. Obama.

«Il ne saurait y avoir de doute: les États-Unis et la communauté internationale sont déterminés à empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires», a ajouté le président américain.

Le président du Parlement iranien Ali Larijani a affirmé jeudi lors d'une visite en Syrie que les sanctions que les États-Unis s'apprêtent à imposer à l'Iran auront «peu d'impact».

Les possibilités de sanctions contre les entreprises étrangères qui ont plus de 20 millions de dollars d'investissement dans le secteur de l'énergie en Iran seront élargies par ce texte signé par M. Obama. Les compagnies comme la française Total ou la malaisienne Petronas sont visées par ces mesures.

Le texte empêche les entreprises étrangères de passer des marchés publics avec le gouvernement américain si celles-ci font des affaires avec l'Iran.

Il vise également les institutions financières internationales qui seraient liées aux Gardiens de la révolution iraniens. Le texte impose aussi des contraintes pour les personnes liées aux violations de droits de l'homme en Iran et qui souhaiteraient voyager.

La communauté internationale soupçonne Téhéran, en dépit de ses démentis répétés, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

M. Obama a estimé que l'Iran a pour l'instant refusé l'offre de dialogue qu'il avait formulée lors de sa prise de fonctions l'an passé.

«Jusqu'ici, l'Iran a choisi la voie du défi», a souligné le président américain. «C'est pourquoi nous devons bâtir une coalition de pays plus large et plus soudée pour faire pression sur le gouvernement iranien».

Téhéran «a toujours le choix», a poursuivi M. Obama. «La porte de la diplomatie reste ouverte. L'Iran peut prouver que ses intentions sont pacifiques. Il peut remplir ses obligations envers le (Traité de non-prolifération) et parvenir à un niveau de sécurité et de prospérité digne d'un grand pays».