Le président américain Barack Obama a renouvelé pour un an les sanctions américaines visant la Syrie, accusant Damas de soutenir des organisations «terroristes» et de chercher à détenir des missiles et des armes de destruction massive.

Cette prolongation des sanctions n'est pas une surprise. Elle intervient toutefois à une période particulièrement sensible pour les relations américano-syriennes, malgré les efforts de l'administration Obama pour faire revenir un ambassadeur américain à Damas.

Les ÉEtats-Unis ont récemment accusé la Syrie et l'Iran d'armer le mouvement chiite libanais Hezbollah avec des missiles et roquettes de plus en plus sophistiqués, ce qui menace la stabilité de la région, selon Washington.

Dans un message adressé au Congrès et renouvelant ces sanctions imposées par son prédécesseur George W. Bush en 2004, M. Obama affirme que le gouvernement syrien a fait «des progrès» pour faire cesser l'infiltration de combattants étrangers en Irak.

Mais ajoute-t-il, la Syrie «continue de soutenir des organisations terroristes et de chercher à détenir des armes de destruction massive et des missiles» et constitue toujours «une menace inhabituelle et extraordinaire» pour «la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des États-Unis».

M. Obama appelle la Syrie à faire des «progrès» dans les domaines qui selon Washington justifient ces sanctions, afin qu'elles puissent être levées à l'avenir.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait prévenu la semaine dernière le président syrien Bachar al-Assad que ses «décisions pourraient signifier la guerre ou la paix dans la région».

«Nous avons exposé avec force les graves dangers que fait courir le transfert d'armes de la Syrie au Hezbollah», avait dit la secrétaire d'État.

Un tel transfert, «en particulier de missiles à longue portée», menacerait la sécurité d'Israël, «déstabiliserait profondément la région» et violerait la résolution de l'ONU régulant les importations d'armes au Liban, avait-elle ajouté.

Ses propos intervenaient après des déclarations du président israélien Shimon Peres qui a récemment accusé la Syrie de fournir au Hezbollah des missiles Scud, susceptibles d'atteindre l'ensemble du territoire d'Israël.

Mais la Syrie a démenti ces accusations et mis en garde Washington contre le fait de prendre au sérieux les propos israéliens.

Certains parlementaires américains ont saisi l'occasion pour manifester leur réticence à tout rapprochement entre Washington et Damas.

En février, M. Obama avait désigné le diplomate de carrière Robert Ford pour devenir le premier ambassadeur en Syrie depuis cinq ans, mais sa nomination doit encore être confirmée par le Sénat.

Les sanctions visant la Syrie remontent au 11 mai 2004, lorsque le président Bush avait imposé des sanctions économiques au pays, arguant qu'il s'agissait d'un Etat soutenant le terrorisme. Ces sanctions avaient été prolongées en 2006, renforcées en 2007 et renouvelées par la suite.

Les relations entre Washington et Damas s'étaient fortement dégradées après l'invasion menée par les américains en Irak en 2003 et l'assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel la Syrie avait été accusée d'avoir joué un rôle, ce qu'elle a toujours nié.