Le jeune Afghan Najibullah Zazi, soupçonné de liens avec Al-Qaeda, a plaidé coupable lundi devant un tribunal fédéral et reconnu avoir fomenté un attentat dans le métro de New York en septembre 2009.

Dans un communiqué, le Ministère de la Justice américain a qualifié le complot, qui a été éventé, de «menace terroriste la plus sérieuse contre la nation américaine depuis le 11 septembre 2001», date des attentats contre le World Trade Center (WTC).

L'attaque contre les gratte-ciel du WTC avait fait près de trois mille morts à New York.

Comparaissant devant la cour à Brooklyn, l'accusé, qui est âgé de 25 ans, a plaidé coupable de «complot dans le but d'utiliser des armes de destruction massive», de «conspiration dans le but de commettre des meurtres dans un pays étranger», et de «soutien matériel au réseau Al-Qaeda».

Il risque la détention à perpétuité pour les deux premiers chefs d'accusation, et 15 ans pour le troisième.

Najibullah Zazi, résident permanent américain qui était chauffeur de navette à l'aéroport de Denver, a précisé que les cibles des attaques auraient été notamment «le métro de New York». Il a reconnu être venu dans la ville «pour planifier l'attentat» en septembre 2009, le 14, 15 ou 16, autour de la date anniversaire du 11-septembre.

Najibullah Zazi est accusé d'avoir acheté dans un supermarché d'importantes quantités de produits chimiques utilisés en cosmétique mais pouvant entrer dans la composition d'explosifs, notamment du peroxyde d'acétone (TATP), obtenu à partir d'eau oxygénée. Cet explosif avait notamment été utilisé par Richard Reid lors de l'attentat raté aux chaussures piégées à bord d'un vol American Airlines Paris-Miami en décembre 2001.

D'après ses déclarations, Zazi s'est débarrassé de son arsenal après avoir compris qu'il était suivi par le FBI - police fédérale -, et est reparti pour le Colorado où il a été arrêté peu après. Il est depuis incarcéré à New York.

Najibullah Zazi a souligné avoir «voulu attirer l'attention sur ce que les États-Unis sont en train de faire en Afghanistan.»

Parti «avec d'autres» pour l'Afghanistan pour rallier les talibans, le groupe avait d'abord fait halte en août 2008 au Pakistan, où ils avaient en fait été recrutés par Al-Qaeda, a-t-il relaté lundi devant la cour.

Entraînés au maniement des armes dans la région du Waziristan, ils se sont vus demander par des chefs d'Al-Qaeda de rentrer aux États-Unis pour y conduire des opérations suicide, ce qu'ils avaient accepté, a-t-il ajouté.

Zazi a également raconté avoir reçu une formation pour la fabrication d'explosifs, et avoir discuté avec des dirigeants du réseau Al-Qaeda des cibles d'attentats possibles, et en particulier du métro à New York.

Selon des médias américains, le jeune homme a commencé récemment à coopérer avec les enquêteurs.

Son père, Mohammed Walis Zazi, inculpé d'avoir menti aux enquêteurs, a été libéré sous caution la semaine dernière.

Deux autres hommes ont été arrêtés en janvier dernier dans cette affaire, et accusés d'être des complices de l'Afghan.