Le département d'État américain a envoyé un haut responsable à La Havane pour y négocier vendredi un nouvel accord migratoire avec Cuba, a-t-on appris mercredi de source diplomatique américaine.

Il s'agit de la deuxième série de discussions bilatérales sur le sujet entre les deux pays.

Le secrétaire d'État américain adjoint pour l'Amérique latine Craig Kelly emmène une délégation qui aura «des discussions centrées sur la manière d'organiser l'immigration entre Cuba et les États-Unis de manière sûre, légale et ordonnée», indique le département d'État dans un communiqué.

Des diplomates cubains et américains avaient relancé en juillet à New York les discussions sur les flux migratoires qui étaient interrompues depuis 2003. Ils avaient entamé le même mois à La Havane des négociations sur une reprise du service postal direct suspendu depuis 1963.

Après un premier accord migratoire en 1984, La Havane et Washington avaient signé dix ans plus tard un nouvel accord prévoyant l'octroi chaque année de 20 000 visas américains à des Cubains. Les États-Unis s'étaient également engagés à renvoyer sur l'île tout Cubain intercepté en mer.

Or, les autorités cubaines réclament depuis des années l'abrogation de la «loi d'ajustement» américaine qui donne des avantages -obtention rapide d'un permis de travail- à tout Cubain touchant le sol américain, de façon légale ou non.

Cette loi incite les Cubains, selon La Havane, à risquer leur vie parfois sur des embarcations de fortune pour gagner clandestinement les États-Unis.

Plus d'un million et demi de Cubains vivent à l'étranger, la plupart aux États-Unis, pour des raisons économiques ou politiques.

L'île communiste des frères Raul et Fidel Castro et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques formelles depuis 1961. Washington maintient par ailleurs depuis 48 ans un embargo commercial et financier contre Cuba.