Le Massachusetts élit mardi un nouveau sénateur au siège du défunt Ted Kennedy, décédé en août dernier, un scrutin décisif pour le sort des réformes du président américain Barack Obama.

Cette élection, pourrait, d'après les derniers sondages, voir le républicain Scott Brown battre sa rivale démocrate Martha Coakley, encore assurée il y a peu de l'emporter dans cet État du nord-est traditionnellement démocrate.

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Un sondage mené par l'institut Public Policy Polling durant le week-end attribue même 51% des intentions de vote à M. Brown contre 46% à Mme Coakley.

D'autres sondages les montrent au coude à coude, mais la candidate démocrate est en baisse depuis une semaine, alors qu'elle menait de plus de huit points.

L'enjeu est de taille, parce qu'une victoire de M. Brown démolirait la majorité qualifiée des démocrates au Sénat, indispensable à Barack Obama pour faire passer sa réforme du système de couverture médicale et ses autres réformes programmées.

Avec 60 sièges sur 100 au Sénat, les démocrates peuvent faire adopter leurs projets sans risquer une obstruction de la minorité républicaine. Or, la réforme de la santé a été adoptée le 24 décembre par 60 voix tout juste au Sénat en première lecture. Si les démocrates perdent un siège, la réforme risque fort de capoter en deuxième lecture.

Le président est descendu dans l'arène dimanche en effectuant un voyage éclair à Boston pour apporter son soutien à Martha Coakley. Il a rappelé à la foule des partisans démocrates que les grandes initiatives de sa présidence --la couverture médicale, la lutte contre les gaz à effet de serre et la réforme financière-- étaient en jeu.

Un an tout juste après son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama a vu sa popularité bien entamée ces derniers mois, les Américains étant partagés sur sa prestation de président. Sa réforme de la santé est majoritairement rejetée par les sondés.

Un stratège républicain, Bradley Blakeman, a estimé sur le site Politico.com qu'une victoire des républicains serait interprétée «comme un baromètre de la tempête que vont vivre les démocrates à l'automne dans tout le pays», lors des élections législatives de mi-mandat.