Les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi leur attachement à la lutte contre les armes biologiques à travers la Convention onusienne en vigueur et présenté une nouvelle stratégie sur cette question, mais se sont dits toujours opposés à un mécanisme de vérification.

«Sur la question de la prolifération des armes biologiques et le risque d'une attaque, la communauté internationale est confrontée à une plus grande menace» aujourd'hui, a reconnu la sous-secrétaire d'Etat américaine, Ellen Tauscher devant les membres de la Convention sur les armes biologiques, réunis à Genève.

«Si les Etats-Unis sont inquiets (du risque) de guerre biologique et de prolifération, nous sommes, autant sinon plus, préoccupés par celui d'un acte bioterroriste», a-t-elle ajouté.

Devant ces menaces grandissantes, la responsable américaine a estimé nécessaire de renforcer la Convention datant de 1972 comme plate-forme internationale.

«Mais je veux être claire», a-t-elle ajouté, «l'administration (du président Barack) Obama ne va pas tenter de réactiver les négociations sur un protocole de vérifications pour la Convention».

«Nous avons soigneusement passé en revue les efforts précédents» pour mettre en place un tel mécanisme et «avons conclu qu'un protocole contraignant ne permettrait pas d'atteindre des vérifications significatives ou une plus grande sécurité», a justifié Mme Tauscher.

De fait, plus tard dans la journée, la Maison Blanche a énoncé une nouvelle stratégie de lutte contre les armes biologiques, sans préconiser une relance des négociations sur un mécanisme de vérification contraignant.

«Nous allons continuer à faire face à de nouvelles menaces biologiques qui nécessiteront des efforts concertés et coordonnés d'une vaste gamme de partenaires locaux et internationaux», a affirmé le président Barack Obama en présentant la nouvelle stratégie.

Dans le cadre de celle-ci, les Etats-Unis se sont fixés une série d'objectifs afin de se prémunir contre «l'usage impropre des sciences de la vie pour mettre au point ou utiliser des agents bactériologiques à des fins néfastes». La nouvelle stratégie prône notamment une vigilance accrue, un accès international à l'information sur les épidémies et des normes renforcées pour les procédures scientifiques.

Mais à l'image de ses prédécesseurs, M. Obama s'est refusé à se prononcer en faveur d'un mécanisme de vérification.

Des négociations sur ce mécanisme avaient échoué en 2001, après le refus de l'administration du président George W. Bush de signer un protocole contraignant, craignant l'obligation de transmettre des informations jugées souvent confidentielles.

A Genève, la sous-secrétaire d'Etat Ellen Tauscher a néanmoins affirmé que les Etats-Unis estiment «que l'application de la Convention sur les armes biologiques doit être promue à travers une plus grande transparence».

Cette approche est celle «d'un équilibre entre le soutien au progrès scientifique et (la volonté) de restreindre, stopper le potentiel d'abus», a-t-elle insisté.

La Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction, a été signée par 163 pays à ce jour.