Un an après l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, les observateurs politiques américains ont les yeux tournés vers deux élections à des postes de gouverneurs d'Etats qui pourraient faire figure de test pour la popularité du parti démocrate.

Les élections au poste de gouverneur en Virginie et dans le New Jersey le mois prochain auront lieu exactement un an avant les élections de mi-mandat de 2010, où un tiers des sièges du Sénat, plus des deux-tiers de ceux des gouverneurs d'Etats et la totalité de ceux de la Chambre des représentants seront renouvelés.

Or, le parti présidentiel perd traditionnellement des sièges lors des élections de mi-mandat.

Pour l'heure, les républicains espèrent tirer parti des difficultés économiques, du chômage élevé et des controverses entourant la réforme du système de santé engagée par le président Barack Obama.

«Si les républicains remportent les deux (élections) ils vont à coup sûr clamer que c'est le signe qu'ils sont de retour», estime Eric Davis, professeur de science politique à Middlebury College (Vermont), interrogé par l'AFP.

Des deux Etats, c'est la Virginie qui est considérée comme l'indicateur le plus fiable du degré de contrôle politique exercé par les démocrates dans la capitale Washington, toute proche.

Cet Etat, qui en 2008 a voté majoritairement pour Barack Obama après avoir boudé les démocrates à la présidentielle pendant 44 ans, est actuellement très «sensible aux changements dans l'opinion publique», selon Larry Sabato, directeur du Center for Politics de l'université de Virginie.

Dans le New Jersey, pourtant un bastion démocrate, la course pourrait être serrée. Selon un sondage publié mardi, le gouverneur sortant, le démocrate John Corzine, est au coude à coude avec son adversaire républicain Chris Christie alors qu'il avait neuf points d'avance sur lui en septembre.

En Virginie, la compétition semble ouverte. Le candidat conservateur, Bob McDonnell, avait neuf points d'avance sur son adversaire démocrate Creigh Deeds un mois avant le scrutin, selon le plus récent sondage du Washington Post.

«Dans les périodes difficiles, la participation démocrate baisse et celle des républicains retrouve de l'énergie», souligne Larry Sabato, pour qui les démocrates, s'ils veulent conserver la maîtrise du terrain politique en 2010, doivent au minimum remporter l'élection du New Jersey.

Pour Eric Davis, si les Noirs et les jeunes, qui forment la base de l'électorat de Barack Obama, «ne sont pas nombreux à aller aux urnes, cela pourrait être un signe inquiétant pour les démocrates car l'an prochain, le nom de Barack Obama ne sera pas inscrit sur les bulletins de vote», avertit Eric Davis.

Et si les républicains remportent les deux élections «ce sera un énorme coup d'accélérateur» pour le parti d'opposition, selon Whit Ayers, qui effectue des sondages pour le compte des républicains.

«Une victoire républicaine dans l'un de ces Etats ou dans les deux enverra un signal clair indiquant que les (électeurs) indépendants sont de nouveau du côté des républicains contre les démocrates» et «cela signifiera qu'il y aura de nombreuses victoires républicaines en 2010», selon lui.

Le candidat démocrate en Virginie, Creigh Deeds, reconnaît lui-même que la crise économique et la forte résistance que rencontre le projet de réforme de la santé ont amoindri ses chances d'être élu gouverneur le 3 novembre.

«Franchement, ce qui se passe à Washington a rendu les choses très dures», a-t-il confié lors d'un forum électoral en Virginie au début du mois.