Hillary Clinton, choisie par le président Barack Obama pour diriger la diplomatie américaine après avoir été sa farouche adversaire électorale, assure dans un entretien diffusé mercredi soir qu'elle en aurait fait autant si elle avait été élue à la Maison Blanche.

«Absolument, absolument, bien sûr!», s'exclame-t-elle en réponse à la question sur ce sujet d'une journaliste de la chaîne américaine ABC.

L'épouse de l'ancien président Bill Clinton (1993-2001) a longtemps été la favorite pour l'investiture présidentielle de 2008 dans le camp démocrate, avant d'être irrésistiblement dépassée par Barack Obama. La rivalité des deux candidats a été très dure.

Le président lui a proposé de devenir sa secrétaire d'Etat, raconte-t-elle à ABC, alors qu'elle s'apprêtait à retrouver son siège de sénatrice de l'Etat de New York.

«C'était cinq ou six jours après l'élection. Mon mari et moi nous promenions dans une sorte de parc près de là où nous vivons. Il avait son téléphone portable en poche, pas moi. Et tout d'un coup, ça sonne au milieu de ce grand parc. Et au lieu de rejeter l'appel, il a décroché, et c'était le président élu Obama, qui voulait lui parler de gens qu'il envisageait de recruter».

L'épisode n'a pas alerté l'ex-Première dame, pas plus que lorsque M. Obama l'a invitée, quelques jours plus tard, à venir le rencontrer à Chicago.

«Même à ce moment-là, je ne pensais pas qu'il s'agissait de moi. J'étais peut-être dans le déni, mais je n'y croyais pas».

Lors de leur entretien en tête-à-tête, rapporte-t-elle, Barack Obama lui a immédiatement offert le département d'Etat... et elle a refusé.

«C'est un homme très persévérant et convaincant (...). Et puis je suis assez vieux jeu. Au bout du compte, quand votre président vous demande de servir, vous dites oui si vous le pouvez».

Quant à se porter candidate à nouveau à la Maison Blanche, Hillary Clinton jure que cela ne l'intéresse «absolument pas».

«Je ne suis absolument pas intéressée par une candidature à la présidentielle. Non, pas du tout. Je sais que c'est dur à croire pour certaines personnes mais vous savez, je ne veux vraiment pas», a déclaré Mme Clinton dans un entretien réalisé à Moscou, où elle est en visite officielle cette semaine.

«Je crois que j'ai eu une vie extraordinaire au service de l'Etat, a-t-elle ajouté. Au cours des 17 dernières années, depuis que mon mari s'est lancé dans la présidentielle, j'ai été sous les projecteurs, j'ai travaillé dur (...). Aussi, je crois que ce serait bien de prendre du temps libre».