Le Pentagone n'envisage pas d'interdire la vente de cigarettes aux soldats au combat, malgré la publication d'un rapport recommandant le contraire, a indiqué mercredi un responsable de la Défense.

Interdire la vente de cigarettes sur les zones de combat ne figure pas dans les plans du secrétaire à la Défense américain Robert Gates, a assuré son porte-parole Geoff Morrell.

Le chef du Pentagone «sait que la situation à laquelle ils (les soldats, ndlr) sont confrontés est suffisamment stressante comme ça, et je ne crois pas qu'il ait envie d'ajouter à leur niveau de stress en leur retirant l'un des quelques exutoires dont ils disposent», comme le «chewing-gum au tabac» ou la «cigarette», a ajouté M. Morrell.

Le ministère américain de la Défense et celui des anciens combattants ont commandé récemment un rapport à l'Institut américain de médecine (IOM). Le rapport dressait un tableau sombre de l'usage du tabac par les troupes américaines.

En 2005, un tiers (32%) du personnel militaire fumait contre un cinquième (20%) de la population américaine. La probabilité qu'un soldat soit fumeur est deux fois plus élevée s'il est déployé sur le terrain. Les conflits en Irak et en Afghanistan ont par ailleurs accentué la consommation de tabac au sein des troupes.

Selon ce rapport, le lien entre cigarette et tension nerveuse est mis en avant par les soldats qui, pour 25,4% d'entre eux, disent fumer «pour soulager le stress», pour «se relaxer et se calmer» (26,2%) et pour «tuer l'ennui» (22,2%).

Ce rapport recommande une série de mesures pour bannir la cigarette dans l'armée dans les 20 prochaines années. Il propose par exemple de supprimer la vente de tabac sur les bases, ou, au moins, qu'il soit vendu «au même prix que celui auquel les civils le payent, voire plus cher que la moyenne».

M. Morrell a indiqué que le secrétaire à la Défense allait soigneusement étudier le document.