Les Etats-Unis sont «extrêmement inquiets» devant la progression des talibans vers la capitale du Pakistan, et le président Barack Obama consacre beaucoup de temps à la question, a dit jeudi le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs.

«Nous sommes extrêmement inquiets de cette situation et c'est une affaire qui occupe beaucoup du temps du président», a dit M. Gibbs devant la presse.

«Ce qui se passe au Pakistan et en Afghanistan est le sujet de préoccupation central de cette administration», a-t-il dit, en rappelant que c'était la raison pour laquelle M. Obama avait présidé à une nouvelle stratégie pour l'Afghanistan intégrant totalement le voisin pakistanais.

L'inquiétude déjà grande de l'administration Obama devant la situation au Pakistan n'a fait qu'augmenter cette semaine. Les derniers jours ont vu les talibans avancer depuis leurs places fortes du nord-ouest du pays jusqu'à une centaine de kilomètres de la capitale, Islamabad.

Les Etats-Unis ne s'alarment plus seulement que la zone frontalière avec l'Afghanistan serve de base arrière aux insurgés combattant les forces internationales en Afghanistan et de repaire pour Al-Qaïda et les extrémistes combattant le gouvernement central pakistanais. Ils s'inquiètent ouvertement de la viabilité du gouvernement du seul pays musulman au monde à posséder la bombe atomique.

Mercredi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a estimé que l'existence de l'Etat pakistanais était menacée. Elle a accusé le gouvernement pakistanais d'avoir «abdiqué» devant les talibans et les extrémistes en passant un accord avec eux permettant l'instauration de la loi islamique dans une vallée stratégique du nord-ouest en échange d'un cessez-le-feu.

Promulgué la semaine dernière, cet accord est aujourd'hui ignoré par les extrémistes avançant vers la capitale.

Le ministre de la Défense Robert Gates a appuyé le propos de Mme Clinton jeudi en déclarant que le gouvernement pakistanais devait agir.

M. Gates a dit avoir eu l'impression, dans ses discussions avec les dirigeants pakistanais, qu'ils se rendaient compte de la menace.

Cependant, «il est important qu'ils ne se contentent pas de reconnaître (la menace) mais qu'ils prennent les mesures nécessaires pour y répondre», a dit M. Gates sur la base de Marines de Camp Lejeune (Caroline du Nord).

Les autorités pakistanaises ont dit jeudi avoir décidé l'envoi de plusieurs centaines de paramilitaires pour contrer la progression des talibans.

M. Obama doit recevoir début mai les présidents pakistanais Asif Ali Zardari et afghan Hamid Karzaï.