Le président Barack Obama a proposé aux pays des Amériques d'en finir avec les pratiques unilatérales des Etats-Unis et d'ouvrir avec eux une nouvelle période de coopération face à la crise économique, contre le crime, et dans le domaine de l'énergie.

«Trop souvent, les Etats-Unis n'ont pas recherché ni maintenu le dialogue avec leurs voisins. Nous nous sommes laissés distraire trop aisément par d'autres priorités, et nous n'avons pas vu que nos progrès à nous Américains étaient liés directement aux progrès de toutes les Amériques», a souligné M. Obama dans un éditorial publié dans des journaux d'Amérique latine et des Caraïbes à la veille du sommet des Amériques à Trinité-et-Tobago.

«Ce sommet offre la chance d'un nouveau départ. Promouvoir la prospérité, la sécurité et la liberté des peuples des Amériques dépend de la conclusion de partenariats du XXIe siècle, libérés des attitudes rigides du passé», a-t-il relevé.

«Mon administration s'engage à tenir la promesse d'une nouvelle époque», a dit M. Obama, exhortant à «un partenariat plus large entre les Etats-Unis et les Amériques au nom de notre prospérité et de notre sécurité communes».

Le successeur de George W. Bush, avec la présidence duquel a coïncidé un renforcement considérable du sentiment antiaméricain dans la région, a souligné avoir déjà entrepris cette tâche en levant certaines sanctions imposées à Cuba, mais aussi en s'engageant au cours d'un récent sommet des pays industrialisés et des économies émergentes (le sommet du G20) en faveur des populations vulnérables, dont beaucoup se trouvent en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Il a évoqué pour l'avenir un nouveau «Partenariat des Amériques pour l'énergie et le climat».

La coopération dans le domaine des énergies renouvelables offre d'«immenses promesses» en raison de la diversité des ressources de la région, a dit M. Obama. Un partenariat, qui permettrait de mieux mobiliser l'investissement et d'échanger les savoirs, aiderait à combattre le réchauffement climatique qui crée la menace d'une hausse du niveau des eaux dans les Caraïbes, d'une fonte des glaciers dans les Andes ou d'une intensification des ouragans dans le Golfe du Mexique, a-t-il souligné.

M. Obama a prêché «l'action collective» face à la crise économique, tandis que la récession aux Etats-Unis a durement affecté les économies de leurs voisins, après des années de croissance.

Il a relevé que trop de gens dans cette région étaient «forcés de vivre dans la peur» du crime : aussi les Etats-Unis s'engageront-ils «fortement» en faveur du respect de l'Etat de droit et soutiendront-ils ceux qui combattent «courageusement» les cartels de la drogue et les organisations criminelles.

Là aussi, il a voulu donner le bon exemple en disant : «Nos efforts doivent commencer chez nous», avec une réduction de la demande de drogue et un endiguement du flux des armes achetées sans entrave aux Etats-Unis. Ces propos ne devaient pas manquer de plaire au président mexicain Felipe Calderon, que M. Obama devait rencontrer ce jeudi.