Le président Barack Obama a appelé mardi soir les Américains à mettre de côté leurs différends afin de travailler à résorber la crise économique et a défendu son intention de demander des pouvoirs accrus pour saisir et restructurer les firmes en danger.

« Nous commençons à voir des signes de progrès. Les banques ont prêté plus d¹argent depuis une semaine que durant les quatre derniers mois réunis. Nous allons nous remettre de cette récession. Mais cela réclamera du temps, cela réclamera de la patience, et cela réclamera que nous nous rendions compte que c'est lorsque nous travaillons ensemble... que nous réussissons», a dit le président dans la deuxième conférence de presse de son administration, diffusée mardi soir, durant les heures de grande écoute.

Barack Obama s'est fait questionner sur son projet de demander au Congrès les pouvoirs pour exercer plus d'autorité sur les firmes en détresse soutenues par les contribuables.

« Si une banque est en difficulté ou fait faillite, le gouvernement fédéral a l¹autorité pour intervenir, assurer l¹argent des investisseurs et restructurer la banque », a dit le président.

«Or, dans le cas d¹une compagnie d¹assurance comme AIG, le gouvernement n¹a pas les pouvoirs pour intervenir en profondeur. Nous voulons avoir les outils nécessaires pour pouvoir exercer notre autorité dans des cas précis.»

Le ton calme et assuré d¹Obama tranchait avec l'euphorie qui s¹est emparée des commentateurs depuis le scandale des primes d¹AIG, survenu la semaine dernière.

À ce sujet, le président a rappelé mardi qu'il était «scandalisé» par les primes, mais il a aussi tenté de tempérer les critiques. «Nous ne pouvons nous permettre de «démoniser» tous les investisseurs ou les entrepreneurs qui tentent de faire des profits», a-t-il dit.

Le président a aussi défendu le déficit proposé dans budget comme faisant partie de sa stratégie d¹ensemble pour combattre la récession qui frappe le pays.

Étonnamment, aucun journaliste n'a posé de question sur le plan de sauvegarde des banques, dévoilé lundi par le Secrétaire du Trésor, Timothy Geithner. Le plan, qui prévoit un partenariat public privé pour le rachat des produits financiers toxiques, a été applaudi par Wall Street, mais critiqué par plusieurs analystes, qui estiment que les contribuables assument tous les risques.

Côté finances, la Maison-Blanche a annoncé mardi que le président allait tenir, vendredi, une rencontre avec les présidents des grandes banques, dont Goldman Sachs, J.P. Morgan Chase et Citigroup.

700 millions pour la sécurité à la frontière mexicaine

Hier, la Maison-Blanche a annoncé son intention d¹envoyer des renforts policiers le long de la frontière avec le Mexique, où les cartels de narcotrafiquants sont de plus en plus actifs et violents.

Le gouvernement américain compte dépenser 700 millions pour combattre le blanchiment d¹argent et le trafic de drogue à la frontière.

Les États-Unis se sont également engagés à envoyer du matériel militaire à l¹armée Mexicaine pour l¹aider à combattre les trafiquants sur son territoire.

«Nous voulons que les communautés près de la frontière ne vivent pas une augmentation de la violence, et nous voulons aider les Mexicains à régler leur problème avec les cartels de narcotrafic», a déclaré le président Obama mardi soir.

Plus de 7000 personnes ont été tuées depuis janvier 2008 au Mexique dans la guerre que se livrent les narcotrafiquants et les autorités fédérales.

Certains assassinats et enlèvements ont lieu en Arizona et au Texas, où se réfugient les Mexicains qui fuient la violence frontalière.