Le président américain Barack Obama a annoncé mardi avoir rétabli des dispositions protégeant les espèces menacées et supprimées par son prédécesseur George W. Bush dans les dernières semaines de sa présidence.

Le 16 décembre 2008, le gouvernement Bush était revenu sur des règlements observés de longue date et imposant que des services spécialisés au sein de l'administration soient consultés sur des projets gouvernementaux susceptibles d'affecter des espèces menacées.

Dans certains cas, l'approbation écrite de ces services chargés de veiller au respect de la loi sur les espèces menacées était même nécessaire.

Le gouvernement Bush avait étendu les circonstances dans lesquelles une agence gouvernementale pouvait se passer de l'avis de ces services.

Cette réglementation avait suscité des protestations de cadeau de dernière heure fait à l'industrie.

Dans un document officiel signé mardi, M. Obama demande à son gouvernement de réexaminer la réglementation du 16 décembre et, en attendant que ce réexamen soit terminé, de revenir à la procédure ancienne.

Sierra Club, grande organisation de défense de l'environnement, a salué la nouvelle.

La réglementation de décembre 2008 «représentait tout le mépris pour la science et la primauté du politique sur la connaissance qui caractérisaient l'adminstration Bush dans ses efforts pour démanteler des lois essentielles sur l'environnement», a dit Carl Pope, un de ses responsables.

Elle aurait permis à des agences ignorantes de la faune et de la flore de «prendre des décisions dont pouvait dépendre la vie ou la mort d'animaux comme l'ours polaire», a-t-il dit dans un communiqué.

«Notre faune et notre flore sont désormais en de bien meilleures mains. Le président Obama a fait revenir la science dans le processus de décision», a-t-il ajouté.

Dans une déclaration faite au secrétariat chargé du Territoire, qui joue les premiers rôles dans la protection de l'environnement, M. Obama a assuré que désormais «on respectera le travail accompli par les scientifiques et les experts travaillant dans (son) administration».

Il a refusé le «choix erroné» entre la préservation et l'exploitation de la ressource: «Grâce à des politiques intelligentes et durables, nous pouvons concilier croissance économique aujourd'hui et préservation de notre environnement pour nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants», a-t-il dit.

Il s'adressait à un ministère au coeur des tensions entre intérêts économiques et environnementaux, a fortiori en période de crise, puisqu'il gère environ un cinquième de la surface des Etats-Unis, un territoire qui produit 30% de l'énergie du pays.

M. Obama se livrait à une nouvelle défense du plan qu'il a fait adopter en février pour tenter de relancer l'économie américaine. Celui-ci, ainsi que le premier budget de M. Obama, font la part belle aux énergies alternatives.

Sur ses 787 milliards de dollars, trois sont destinés au secrétariat au Territoire pour la préservation de richesses naturelles comme le Parc national de Yellowstone, le rafraîchissement de la Statue de la liberté ou la reconstruction d'écoles dans les réserves indiennes.