Les images du président Obama défilant devant des agents de la police montée canadienne ont fait le tour des médias américains aujourd'hui. Ces derniers mois, Obama a été photographié avec des enfants, des vieillards, des militaires, des travailleurs de la construction. Avec des «Mounties», c'était la première fois.

L'adulation d'Obama au Canada surprend les commentateurs américains. «Le contraste avec les manifestants antiguerre qui accueillaient le président Bush ne pourrait être plus grand», a noté le correspondant de CNN pour la Maison-Blanche, Ed Henry.

Mais ce «festival de l'amour» ne durera pas longtemps, a-t-il ajouté.

«Obama ne reste que quelques heures au Canada, pas assez longtemps pour avoir un dîner en bonne et due forme. C'était voulu. Les stratèges de la Maison-Blanche ne voulaient pas montrer des images de repas somptueux alors que les Américains vivent des moments difficiles dans la récession.»

Sur le site de nouvelles Think Progress, la visite d'Obama en sol canadien a été vue comme un succès. Le site a noté que «des voyages en autobus ont été organisés à partir de Montréal, Kitchener et Toronto... Tout ça pour la visite du président américain.»

Si la visite du président Obama au Canada a reçu beaucoup d'attention aux États-Unis, hier, c'est parce qu'il s'agit de son premier voyage à l'extérieur du pays depuis son arrivée à la Maison-Blanche, le mois dernier. George W. Bush avait choisi d'aller au Mexique pour sa première sortie internationale.

Froid et pots-de-vin

La palme du meilleur article consacré à la visite d'Obama dans la presse américaine revient à Elisabeth Eaves, du magazine Forbes. Dans un long papier, elle offre ses conseils pour sensibiliser le président Obama aux réalités de la politique canadienne. «Vous aurez sans doute une demande d'entretien avec un ex-professeur d'Harvard du nom de Michael Ignatieff. Si vous passez plus de 15 minutes avec lui, vous offenserez sans doute le premier ministre. D'un autre côté, Harper n'est peut-être plus là pour longtemps, alors vous ne pouvez sous aucun prétexte vous permettre d'ignorer Ignatieff», note la chroniqueuse, qui a vécu 17 ans au Canada.

«Finalement, ajoute-t-elle, comme vous venez de Washington et de Chicago, vous vous sentirez parfaitement chez vous à Ottawa. Le maire Larry O'Brien vient d'être accusé de trafic d'influence et d'avoir sollicité des pots-de-vin. Et puis il peut faire incroyablement froid à Ottawa, mais, contrairement à Washington, la Ville possède l'équipement approprié, l'infrastructure et la détermination pour venir à bout de la neige.»