Gina Elise se souvient du moment où elle a décidé de devenir une pin up. Elle lisait l'énième article sur les milliers de militaires blessés qui revenaient d'Irak et d'Afghanistan, quand elle a eu un flash. Pourquoi ne pas faire un calendrier de pin up pour les vétérans?

«Ça m'a frappée, explique la jeune femme de 26 ans, qui habite Los Angeles. Les vétérans sont souvent laissés à eux-mêmes, dans des hôpitaux sous-financés. Ça me brisait le coeur. J'ai décidé de faire ma part pour les aider.»

Mlle Elise, diplômée de UCLA, a lancé son projet en 2006. Des amis qui travaillent dans le cinéma à Hollywood ont accepté de l'habiller et de la maquiller de façon à recréer l'imagerie des années 50.

«La pin up doit être à la fois séduisante et drôle, comme Betty Boop ou Greta Garbo, dit Mlle Elise. Il faut bien doser le tout, avoir des bonnes idées pour les mises en scène et, surtout, garder le sourire en tout temps.»

Au départ, Mlle Elise vendait ses calendriers aux vétérans grâce au bouche à oreille. C'est lorsqu'elle s'est dotée d'un site internet que les ventes se sont mises à grimper. Elle offre aux gens d'acheter un calendrier pour eux, ou d'en payer un qui sera remis à un vétéran.

Ses calendriers se sont retrouvés dans des bases militaires en Irak et en Afghanistan. Des centaines d'autres sont affichés dans les chambres d'hôpital un peu partout aux États-Unis.

Visites touchantes

Depuis deux ans, elle a réussi à amasser 20 000 $, qui ont été remis aux hôpitaux qui soignent les vétérans. Mlle Elise poste elle-même chaque calendrier vendu et visite régulièrement les vétérans pour leur remettre leur exemplaire directement.

«Les visites sont très touchantes. Certains blessés sont des doubles ou des triples amputés. Mais ils sont fiers et ils ont beaucoup de courage. Je les remercie pour leur service à la patrie.»

Les réactions, dit-elle, sont très positives. Surtout chez les vétérans hospitalisés, dont plusieurs ne reçoivent jamais de visite.

«Ces gens sont prêts à sacrifier leur vie pour leur pays. En retour, ils sont mis de côté, dans des conditions parfois effroyables. Je leur demande d'où ils viennent, leur date de naissance, ce genre de choses. Ils sont contents de savoir que l'on pense à eux.»

Elle se met bien sûr en costume pour rencontrer les militaires, ce qui fait chaque fois son petit effet.

«Dans un hôpital militaire, j'ai rencontré un homme de 102 ans qui était vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Dans un autre hôpital, à San Diego, j'ai parlé avec un vétéran d'Irak pendant plusieurs minutes.

«Quand je suis sortie, les infirmières étaient euphoriques: l'homme était blessé au cerveau, et c'était la première fois qu'il parlait depuis un mois. C'est le genre de situations qui me font chaud au coeur et qui m'encouragent à continuer.»

Sur internet : Pinupsforvets.com