Accompagné du vice-président Joseph Biden, Barack Obama a fait hier sa première visite en tant que commandant en chef au Pentagone, où il s'est entretenu des guerres d'Irak et d'Afghanistan avec les responsables militaires américains.

Au sortir de la rencontre, le nouveau président n'a cependant donné aucune précision sur les modalités du retrait des troupes américaines d'Irak, une de ses promesses électorales les plus importantes. Son porte-parole, Robert Gibbs, avait indiqué plus tôt qu'il annoncerait ses couleurs «relativement vite».

 

«Nous allons devoir prendre des décisions difficiles concernant l'Irak et au sujet de l'Afghanistan, plus immédiatement», a déclaré le président Obama après sa réunion avec les chefs d'état-major des différents corps militaires.

«Bien évidemment, notre première préoccupation est de poursuivre les organisations extrémistes qui nuisent à notre pays.»

En campagne électorale, Barack Obama avait promis de retirer les troupes américaines d'Irak en 16 mois.

L'Iran n'était pas au menu des discussions, mais son président devait être présent dans les pensées de Barack Obama. Plus tôt dans la journée, Mahmoud Ahmadinejad avait prononcé un discours sans concession en réponse aux invitations au dialogue lancées par son homologue américain.

Avant d'accepter de dialoguer avec l'administration Obama, le président de la république islamique a en effet posé ses conditions, qui vont du retrait des troupes américaines dans le monde à des excuses pour les «crimes» commis par les États-Unis contre l'Iran.

«Ceux qui parlent de changement doivent présenter des excuses au peuple iranien et essayer de réparer leurs mauvais actions passées et les crimes qu'ils ont commis contre l'Iran», a déclaré Mahmoud Ahmadinejad dans un discours télévisé en Iran. Il faisait notamment allusion au rôle des États-Unis dans le coup d'État de 1953 qui visait à renverser le premier ministre Mohammad Mossadegh.

Dans son discours d'investiture, Barack Obama s'était dit prêt à dialoguer avec l'Iran si Téhéran «desserre le poing». Il a répété le même message lundi dans une entrevue accordée à la chaîne arabe Al-Arabiya.

Obama n'a cependant pas abandonné l'objectif de l'administration Bush: convaincre l'Iran d'abandonner son programme nucléaire... ou le forcer à le faire.

Si le président n'a pas dit comment il entendait retirer les troupes américaines d'Irak, ses intentions concernant l'Afghanistan sont, en revanche, un peu plus claires.

La guerre dans ce pays représente «le plus grand défi militaire» des États-Unis, selon la formule qu'a employée mardi le secrétaire à la Défense, Robert Gates. Le numéro 1 du Pentagone a indiqué que Washington devait cependant se fixer des «objectifs limités et réalistes» en Afghanistan, sous peine de subir une défaite.

«Si nous espérons créer là-bas une sorte de paradis d'Asie centrale, nous perdrons», a dit Robert Gates.

«J'estime que notre objectif premier est d'éviter que des terroristes utilisent l'Afghanistan comme base pour attaquer les États-Unis et nos alliés», a-t-il ajouté.

Il a indiqué que Washington comptait envoyer trois brigades en Afghanistan «d'ici au milieu de l'été» (une brigade compte entre 3500 et 4000 soldats).

 

Le plan d'Obama passe sans les républicains

La Chambre des représentants américaine a adopté hier soir un gigantesque plan de relance économique de 819 milliards de dollars, activement soutenu par le président Barack Obama, mais sans les voix des républicains.

Après l'adoption du plan par 244 voix contre 188 - dont 11 démocrates -, le président Obama a appelé le Sénat à se prononcer rapidement en faveur du projet qui vise à créer ou sauvegarder 3 à 4 millions d'emplois. La chambre haute pourrait voter la semaine prochaine.

«Le plan va à présent au Sénat, et j'espère que nous pourrons continuer à renforcer ce plan avant qu'il n'arrive sur mon bureau», a dit le président dans un communiqué.

Peu avant ce vote, un projet de plan de relance alternatif proposé par les républicains a été rejeté par 266 voix contre 170. Les républicains souhaitaient plus d'allègements fiscaux et moins de dépenses publiques.

M. Obama avait, avant même son investiture, payé de sa personne, en se rendant au Capitole pour rallier le plus grand nombre possible de républicains au plan des démocrates.

Le refus des républicains de la Chambre de se rallier au texte, laisse présager un climat politique plutôt tendu à Washington.

Le président Obama avait souhaité rallier le vote républicain afin de donner une caution politique à un plan qui devra rapidement prouver son efficacité à tous ceux qui doutent de lui.

Le Plan de relance et de réinvestissement américain de 2009 a été élaboré par les démocrates en collaboration avec l'équipe économique de la Maison-Blanche. Il est constitué pour environ 275 milliards US d'allègements fiscaux devant inciter à la consommation et à l'investissement, et de dépenses dans des chantiers publics, des aides aux gouvernements locaux ou des mesures sociales.

AFP