L'Airbus A320 immergé dans l'Hudson à New York peinait samedi à retrouver l'air libre, les secours ayant du mal à sortir la carlingue des eaux glacées du fleuve deux jours après l'amerrissage d'urgence qui n'a miraculeusement pas fait de victime parmi les 155 occupants de l'avion.

«La récupération de l'avion a été reportée», a indiqué une porte-parole du National Transport Safety Board (NTSB), l'organisme fédéral chargé des investigations. «Il fait très froid. Il y a beaucoup de glace sur la rivière». Partiellement recouvertes de glace, les eaux de l'Hudson avaient samedi des airs de banquise et l'avion amarré à un dock était toujours immergé. Sa sortie de l'eau, initialement prévue à 10H00 locales et qui devrait être réalisée au moyen d'une grue rouge et blanche, visible sur le quai, a été reportée de 4 heures, a précisé la porte-parole.

L'examen de l'avion à sec est crucial pour pouvoir déterminer les causes de l'accident mais la perte des deux réacteurs de l'appareil dans le fleuve pourrait compliquer l'enquête. Les moteurs se sont détachés de l'avion et ont probablement sombré dans les profondeurs de l'Hudson. Des plongeurs ont tenté vendredi, en vain, de les retrouver, guidés par des sonars.

Leur examen permettrait notamment de vérifier la thèse d'un choc en plein ciel avec des oiseaux comme origine de l'accident.

Une fois l'avion sorti des eaux, les enquêteurs pourront également de récupérer les boîtes noires, un enregistreur de données de vol et un enregistreur des conversations entre l'équipage et la tour de contrôle, qui, situées dans la queue immergée de l'appareil, étaient pour l'instant inaccessibles.

L'autre volet de l'enquête concerne les auditions du personnel du vol 1549 de l'US Airways. Les enquêteurs devaient entendre samedi l'équipage, dont le commandant de bord, Chesley Sullenberger, élevé au rang de héros depuis ses manoeuvres audacieuses dans le ciel de New York, ainsi que des responsables de la tour de contrôle de LaGuardia.

M. Sullenberger a reçu les félicitations du président George W. Bush et de son successeur Barack Obama. Il s'est aussi vu décerner les clés de la ville de New York par le maire Michael Bloomberg, comme le reste de l'équipage, et le Sénat américain a adopté à l'unanimité une résolution pour honorer M. Sullenberger et l'équipage «pour leur rôle dans l'atterrissage d'urgence du vol 1549 d'US Airways».