Barack Obama a reconnu qu'il n'arrivera pas à fermer le camp de prisonniers de Guantanamo dans les 100 premiers jours de sa présidence, mais a réitéré sa promesse de clore l'installation controversée, selon une interview diffusée dimanche.

«C'est plus difficile que nombre de gens ne le pensent», a déclaré le président élu américain dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC. «Je crois que cela va prendre un certain temps et nos équipes de juristes travaillent avec les responsables de la sécurité nationale, en ce moment même, pour arriver à savoir exactement ce que nous allons faire», a souligné M. Obama, qui s'était engagé à fermer Guantanamo dans les 100 jours suivant son investiture.

Le camp de prisonniers de Guantanamo est devenu le symbole des aspects les plus controversés de la guerre contre le terrorisme lancée par l'administration du président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001.

Mais M. Obama a réitéré sa promesse de fermer l'installation qui se trouve sur le territoire cubain.

«Je ne veux pas qu'il y ait d'ambiguité sur cette question. Nous allons fermer Guantanamo et nous allons le faire de manière à être sûr que les procédures que nous mettons en place respectent notre constitution», a-t-il souligné.

«Ceci n'est pas seulement la bonne chose à faire, ça fait aussi partie de notre stratégie en matière de sécurité intérieure car nous allons envoyer au monde un message montrant que nous respectons nos valeurs», a déclaré le futur président.

«Un des défis à relever c'est que nous avons un groupe de personnes qui a été emprisonné, parmi lesquelles un grand nombre de personnes qui peuvent être très dangereuses et qui n'ont pas été jugées», a expliqué Barack Obama.

Plus de 800 hommes et adolescents sont passés par le centre de Guantanamo depuis son ouverture en janvier 2002, et quelque 250 s'y trouvent encore, pour la plupart depuis des années, sans inculpation ni procès.

Amnesty International a appelé vendredi le président élu à fixer «rapidement» une date de fermeture du camp de Guantanamo, en annonçant un week-end de mobilisation internationale à l'occasion du septième anniversaire du site de détention.