Des alliés occidentaux des Etats-Unis ont salué lundi la décision du président élu Barack Obama de choisir son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton pour diriger dans l'avenir la diplomatie américaine, mais la Russie a déclaré qu'elle n'augurait rien de bon.

«Je serai heureux de pouvoir travailler, dès qu'elle aura pu officiellement prendre ses fonctions, avec Hillary Clinton au renforcement de l'amitié franco-américaine», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, peu après l'annonce officielle par M. Obama de la nomination de Mme Clinton et du maintien de Robert Gates à la tête du département de la Défense.

M. Kouchner a adressé à la future secrétaire d'Etat ses «félicitations les plus chaleureuses et les plus amicales». «J'ai souvent eu l'occasion d'apprécier ses compétences, ses convictions et ses qualités humaines», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«La France et l'Union européenne sont prêtes à travailler étroitement» avec Mme Clinton «dans le cadre d'un partenariat transatlantique renouvelé», a ajouté M. Kouchner, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence de l'UE.

A Londres, le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, a salué la nomination de Mme Clinton. «Evidemment, la sénatrice Clinton apportera une expérience énorme à ses nouvelles fonctions», a estimé M. Miliband, lors d'une conférence de presse conjointe avec la secrétaire d'Etat sortante, Condoleezza Rice.

Complimentant Mme Rice, M. Miliband a estimé qu'il serait «très difficile d'être à la hauteur» pour la personne qui lui succéderait.

La Chine a également félicité Hillary Clinton, ainsi que James Jones, futur conseiller à la sécurité nationale, en espérant, selon un télégramme du ministre des Affaires étrangères Yang Jiechi, «travailler sans relâche avec eux pour faire progresser les liens de coopération constructifs entre la Chine et les Etats-Unis».

En revanche, le choix de Mme Clinton, comme celui de M. Gates, a suscité une réaction négative de la Russie, qui a eu des relations très tendues avec l'administration sortante du président George W. Bush.

«Ces nominations n'inspirent aucun optimisme», a déclaré Konstantin Kossatchev, chef de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, la chambre basse du Parlement russe.

«Elles impliquent la continuité, et non une réforme de la conception de la politique étrangère à la Maison Blanche», a ajouté M. Kossatchev, parlant à l'agence de presse russe Interfax.

Mme Clinton et M. Gates sont de «fermes partisans des idées de domination des Etats-Unis dans le monde et d'une défense dure des intérêts américains par n'importe quel moyen», a estimé le responsable russe, pour lequel «le dialogue bilatéral ne sera pas moins compliqué que sous l'administration de George W. Bush».

A Stockholm, le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, s'est félicité de la nomination de Mme Clinton. «Je me réjouis à l'avance de travailler avec elle sur diverses questions», a-t-il déclaré sur son blog.

M. Bildt s'est déclaré «convaincu» que les alliés des Etats-Unis trouveraient en Mme Clinton une partenaire «engagée et compétente».

A Madrid, le Parti socialiste espagnol (PSOE, au pouvoir) a salué la nomination de Mme Clinton et le maintien au Pentagone de M. Gates.

«Nous aurons une équipe d'une compétence indiscutable, et je pense que c'est une décision sage (de la part de M. Obama), car il aura besoin de cela», a déclaré Elena Valenciano, secrétaire aux relations internationales du PSOE.

«Le changement dans l'administration américaine est aussi évident que la nécessité de compter sur des personnes ayant une expérience démontrée», a ajouté la porte-parole.

La nomination de l'épouse de l'ancien président Bill Clinton a également été bien accueillie à Jérusalem. «La sénatrice Clinton est une amie de l'Etat d'Israël et du peuple juif», a déclaré le Premier ministre Ehud Olmert, selon un communiqué.

«Je suis certain que dans ses nouvelles fonctions, elle va continuer à promouvoir les relations spéciales entre les deux pays», a dit M. Olmert.

Lors de sa campagne pour l'investiture démocrate, finalement remportée par M. Obama, Mme Clinton avait pris des positions très fermes pour la défense d'Israël, particulièrement face à la menace que constituerait un Iran disposant de l'arme nucléaire.