Les démocrates se rapprochent de l'obtention d'un contrôle total au Sénat américain, après la victoire d'un des leurs en Alaska (nord-ouest) sur le sénateur de longue date Ted Stevens, 84 ans, condamné récemment pour corruption.

Avec l'arrivée du nouveau sénateur de l'Alaska Mark Begich, les démocrates peuvent désormais compter sur une majorité de 58 sièges sur les 100 que compte la chambre haute.

Les démocrates ont renforcé leur majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, le 4 novembre lors d'élections qui ont également porté le démocrate Barack Obama à la Maison-Blanche.

Deux sièges litigieux où des candidats démocrates menacent des sortants républicains dans le Minnesota (nord) et en Géorgie (sud-est), ne sont pas encore attribués.

Si les démocrates parviennent à les faire tomber dans leur escarcelle, les 60 sièges dont ils bénéficieront alors les mettront à l'abri d'une procédure de blocage des votes utilisable par l'opposition républicaine, le «filibuster».

Rival de Stevens, Mark Begich, le maire démocrate d'Anchorage, la plus grande ville d'Alaska, a clamé sa victoire mardi soir, à l'annonce d'un résultat partiel lui donnant 3.724 voix d'avance (150.728 contre 147.004), alors que seulement quelque 2.500 bulletins restaient à dépouiller.

Dans le Minnesota, où un recomptage des quelque 2,9 millions de bulletins a été organisé, le sortant républicain Norm Coleman devance le démocrate Al Franken, ancien acteur, de 206 voix seulement.

En Géorgie, le sortant républicain Saxby Chambliss n'a pas atteint la barre des 50% de voix et devra affronter le démocrate Jim Martin le 2 décembre lors d'un second tour. Les deux partis s'efforcent de remporter cette nouvelle bataille en versant de l'argent pour leurs candidats.

Côté républicain, le candidat malheureux à la présidentielle John McCain a retrouvé la semaine dernière le terrain de la campagne pour le compte de son collègue, le sénateur Chambliss.

L'ancien président américain Bill Clinton devrait faire de même mercredi pour Jim Martin.

En outre, le groupe démocrate du Sénat a également décidé mardi de réintégrer l'indépendant Joe Lieberman, dont le siège n'était pas remis en jeu aux élections, mais qui avait fait campagne pour John McCain, critiquant parfois vivement le candidat M. Obama.

La domination des démocrates ouvre au parti majoritaire des perspectives intéressantes pour faire passer des réformes, dont celle du système d'assurance maladie.

Elle facilitera également le passage d'un plan de relance économique déjà voté par la Chambre des représentants en septembre, mais qui avait été bloqué par les républicains du Sénat, et la Maison-Blanche.

Ce plan, tout comme l'octroi d'une aide supplémentaire de 25 milliards de dollars aux constructeurs automobile, n'a pas de chance réelle d'être adopté lors de la session du Congrès sortant cette semaine.