Le syndrome de la guerre du Golfe est bien réel et plus d'un quart des 700 000 anciens combattants du conflit de 1991 en souffrent, selon un rapport demandé par le Congrès américain.

 

   Ce rapport de 450 pages, le plus complet jamais établi sur cette maladie et publié lundi, a été rédigé par le Comité consultatif de recherche sur les maladies des anciens combattants de la guerre du Golfe, composé de scientifiques et de vétérans. Il a été présenté au secrétaire aux Anciens combattants James Peake.

   Le document conclut que le syndrome est dû a une exposition à des substances chimiques toxiques dont des pesticides --utilisés notamment contre les mouches des sables-- et à un médicament prescrit pour protéger les soldats contre des gaz neurotoxiques.

   Il indique «que le syndrome de la guerre du Golfe est réel, qu'il est la conséquence d'une exposition neurotoxique durant la guerre du Golfe et qu'avec le temps peu d'anciens combattants en sont guéris ou sont en voie de guérison».

   «Les vétérans de la guerre du Golfe de 1990-1991 ont eu le mérite de servir leur pays au cours d'une opération militaire qui a été un immense succès, accomplie rapidement. Mais beaucoup ont eu le malheur de présenter des séquelles durables sur leur santé qui ont été peu comprises et qui ont été niées ou minimisées pendant trop longtemps», indique le rapport.

   La directrice du Comité à l'origine du rapport, Roberta White, doyenne de l'Ecole de santé publique de l'Université de Boston, estime que les conclusions de l'étude «corroborent clairement les convictions des vétérans selon lesquelles leurs problèmes de santé sont liés à des expositions (à ces produits nocifs)» durant la guerre du Golfe.

   Selon elle, «bien que les preuves de ce phénomène de santé soient accablantes, les vétérans ont à plusieurs reprises souligné que leurs plaintes étaient appréhendées avec cynisme et avec une mentalité consistant à rendre les victimes responsables et à attribuer leurs problèmes de santé à des maladies mentales ou à des facteurs non-physiques».

   Le syndrome de la guerre du Golfe se manifeste par des problèmes de mémoire et de concentration, des maux de tête persistants, une fatigue inexpliquée et des douleurs généralisées, mais parfois aussi par des symptômes respiratoires, des problèmes de digestion et une irritation de la peau, précise le rapport.

   Le document souligne que les fonds fédéraux destinés à la recherche sur la guerre du Golfe ont baissé de façon significative au cours des dernières années et demande 60 millions de dollars annuels.

   Le syndrome de la guerre du Golfe est un terme générique pour désigner une série de maladies qui ont affecté les soldats à leur retour de l'opération Tempête du désert lancée en 1991 pour libérer le Koweït et repousser les troupes irakiennes.