Barack Obama et les démocrates ont remporté une victoire décisive dans l'État clé de la Pennsylvanie, hier soir. Au moment de mettre sous presse, Obama détenait une douzaine de points d'avance sur le candidat républicain John McCain, alors quels les sondages lui donnaient une avance un peu plus modeste d'environ 8 %.

Glen Johnson, un professeur de théologie de Scranton interviewé au téléphone, a gagné ses élections. À Scranton, les élections avaient une saveur toute particulière : non seulement parce que tous les yeux de l'Amérique étaient rivés sur la Pennsylvanie, mais aussi parce que Joe Biden, candidat démocrate à la vice-présidence, est originaire de cette ville.

Même s'il se dit républicain de longue date, M. Johnson a voté pour les démocrates, exceptionnellement. « J'admire McCain, j'admire le fait qu'il ait servi au Vietnam, mais il me semble que ce pays a besoin de vision et que Barack Obama est le plus apte à faire bouger les choses. Et cette idée de choisir Sarah Palin pour vice-présidente, avec un candidat aussi âgé à la présidence, n'avait aucun sens. »

Dolores Carlson, une résidante de la région des Poconos (qui a longtemps été une destination de choix pour les voyages de noces), acceptait le verdict. « J'ai peur qu'Obama ne soit pas assez combatif dans la lutte contre le terrorisme. Là-dessus, j'avais plus confiance en McCain, mais il semble que mes concitoyens aient cette fois-ci accordé la priorité à l'économie. Manifestement, ils voulaient un nouveau parti à la Maison-Blanche après la débâcle qu'on a connue. »

Pour Mme Carlson, tout indique que la couleur de la peau des candidats n'a finalement pas eu une importance capitale. « C'est sûr que certains Blancs excluaient d'emblée Barack Obama, sans le dire ouvertement. À l'inverse, j'ai entendu beaucoup de Noirs qui disaient à la télévision aujourd'hui (hier) qu'ils étaient allés voter pour la première fois de leur vie parce qu'ils voulaient un premier président noir. Les deux effets se sont probablement annulés. »

Jusqu'à la dernière minute, John McCain a tenté d'infléchir la tendance en Pennsylvanie, en y faisant encore un saut lundi dans son sprint final. Son (vain) espoir : séduire les coeurs déçus des partisans démocrates qui, en Pennsylvanie, avaient choisi Hillary Clinton pour représenter leur parti dans la course à la présidence.

La Pennsylvanie, qui compte 21 grands électeurs, vote pour un président démocrate depuis 1992.